Prenez sept écrivains irlandais, enfermez-les dans une chambre d’hôtel, donnez-leur un fil rouge (personnages récurrents), et demandez-leur en respectant l’unité de temps (une nuit) et de lieu (l’hôtel Finbar, à Dublin) de composer un roman à sept plumes. Chacun des auteurs signera un chapitre, à chaque chapitre correspondra un numéro de chambre, où se jouera un destin individuel et néanmoins lié à celui des autres.
Tel fut le projet initié et supervisé par Dermot Bolger. Il en résulte un livre exquis, comme le cadavre du même nom. S’y croisent ou s’y rencontrent des hommes et des femmes venus passer une nuit à l’hôtel pour des motifs divers -qui vont de la quête d’aventure extra-maritale à l’enlèvement de chat, du retour au pays, etc.-, unis dans le sentiment d’avoir échoué à l’examen de leur existence.
Par-delà les différences de ton apparaît un projet commun : laisser entrevoir un passé de blessures secrètes ou d’inaccomplissement qui a laissé à chacun l’esprit « comme une maison hantée ». Caché derrière le rideau, le lecteur rit aux larmes, et ne perd pas une miette des drames d’une nuit.
Éditions Joëlle Losfeld
Traduit de l’anglais par
Florence Lévy-Paolini
264 pages, 129 FF
Domaine étranger Finbar’s Hotel
janvier 2000 | Le Matricule des Anges n°29
| par
Philippe Sizaire
Un livre
Finbar’s Hotel
Par
Philippe Sizaire
Le Matricule des Anges n°29
, janvier 2000.