Auteur de plusieurs essais littéraires et d’un roman (Carnage de clowns) Pierre Jourde, le directeur de la revue Hespéris, s’est attaché à Empailler le toréador. Est-ce à dire que sa santé mentale décline ? Non, car c’est à l’incongru dans la littérature française (de Charles Nodier à Éric Chevillard) qu’il consacre, enthousiaste, une réflexion doublée d’une anthologie plaisante. Avec le concourt de Romi, Commerson, Allais, Töppfer, Fourest, Mandiargues ou Vialatte, Jourde nous apprend qu’avant d’être une fantaisie superfétatoire et déroutante usée à des fins humoristiques, l’incongru est un tout petit mollusque de la côte niçoise dont la forme rappelle le profil de la reine Victoria et dont la particularité est de flotter lorsqu’il fait froid.
Non content d’expliquer les origines du phénomène et les modalités drolatiques de son emploi, Jourde l’expérimente dans Biomécanique de la femme à poil, une plaquette érotico-scientifique tirée à quatre-vingt-dix-neuf exemplaires (sans mention d’éditeur ni de prix, 35 pages). Constipés s’abstenir.
José Corti
352 pages, 140 FF
Histoire littéraire Empailler le toréador
octobre 1999 | Le Matricule des Anges n°28
| par
Éric Dussert
Un livre
Empailler le toréador
Par
Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°28
, octobre 1999.