Ce recueil de la Canadienne Monique Durand décline en dix courtes nouvelles le thème des eaux de la vie et de la mort. Si la symbolique est attendue, l’écriture sauve la mise. Sa facilité n’est qu’apparente, comme est faussement paisible la rivière limpide, prête à se transformer en « bête enragée » ; comme sont faussement simples les êtres aux mots « proférés du dedans », aux « bouches closes séculaires ». Il revient à l’auteur de dire leurs « peines sombres et somptueuses », leurs désirs inassouvis, de donner voix aux catastrophes secrètes que sont leurs existences. L’univers de la nouvelliste est élémentaire, fait de correspondances : corps humains en jachère, soleil qui remonte comme un noyé… Les méandres du particulier courent vers l’universel, semblables à l’âme fluide et tortueuse de la rivière sinuant vers quelque « paradis perdu ».
Le Serpent à Plumes
137 pages, 99 FF
Domaine français Eaux
août 1999 | Le Matricule des Anges n°27
| par
Philippe Sizaire
Un livre
Eaux
Par
Philippe Sizaire
Le Matricule des Anges n°27
, août 1999.