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Dossier Lydie Salvayre
Lydie Salvayre, le français pour mémoire

mai 1999 | Le Matricule des Anges n°26 | par Thierry Guichard

Née dans une famille espagnole réfugiée en France, la romancière a fait de la langue le lieu de l’affranchissement. Psychiatre, son univers explore les corps humains mais aussi le corps social. Le tout dans une écriture savoureuse nourrie de la lecture des anciens et assaisonnée d’ironie tendre.Illustration.

Il serait prétentieux et incongru de vouloir émettre des hypothèses psychologiques à propos de l’œuvre littéraire d’un psychiatre. Lydie Salvayre, pourtant, invite son lecteur à le faire. Pas directement, et en tout cas sans ostentation. Mais il y a trop de thèmes qui reviennent dans ses romans, trop souvent le même lieu que l’écriture hante, pour ne pas y voir la source cachée de son écriture. Voici une femme qui travaille sur la langue, lorsqu’elle écrit (ou lorsqu’elle lit) et sur le corps malade lorsqu’elle vient en aide à ses patients. Les deux, la langue et le corps, sont liés en permanence dans son œuvre. Corps grotesque, clownesque et imposant de Lucienne dans La Conférence de Cintegabelle, corps déféquant sans cesse dans La Déclaration, corps à corps plus pathétique et pitoyable qu’amoureux dans La Puissance des mouches, corps châtié dans La Compagnie des spectres. Et, face à cette honte des corps malades et fragiles, l’écrivain dresse une langue d’une rare beauté, langue métissée aux lectures des grands anciens et à la spontanéité des paroles entendues dans la rue, les cafés, à la radio. Mais cette parole qu’elle avance se refuse à tout pathos et même, modestie absolue, à tout effet de sérieux.
« J’ai lu hier que les cordes des violons étaient faites de tendons d’animaux. Je me suis longtemps arrêtée sur cette phrase. Comment tirer des accords musicaux de tout ce mal que l’on vit ? » La narratrice de La Vie commune pourrait être, dans ces trois premières phrases du livre, la porte-parole de Lydie Salvayre. Mais il faudrait ajouter : comment faire pour que ce mal ne se voit pas, comment faire pour que les tendons ne paraissent pas en être. Ainsi, dans son dernier livre paru, la conférence doit être drôle et ratée, ou n’être pas. L’ironie et l’humour sont une sublime politesse, et l’un comme l’autre agissent comme une mise à distance du réel.
Dans son entretien avec Michel Houellebecq publié par la revue Perpendiculaire N°2, Lydie Salvayre avoue la honte qui longtemps pollua son enfance. Honte du lieu social d’où elle vient, honte de mal parler une langue peu usitée dans le foyer familial.
Il y aurait beau jeu dès lors à voir dans cette maîtrise et cet amour de la littérature le résultat d’un travail acharné pour amadouer mieux que quiconque cette langue qui, d’abord, se refuse. Le lieu d’où part toute l’œuvre de Lydie Salvayre est circonscrit à la seule commune de l’enfance, Auterive en Haute-Garonne. Il lui faut, à chaque roman, partir de cet espace géographique précis (à quelques kilomètres près) pour pouvoir s’en démettre et ne plus suivre que la voie que trace l’écriture. Lydie Salvayre part de là comme si partir de ce lieu avait été toute l’ambition de sa jeunesse.
Mais on ne part pas sans vouloir se rendre quelque part. Sinon on fuit. Or, le lieu désiré, le lieu sans cesse évoqué dans l’œuvre existe sans plus vraiment exister. Il s’agit du village catalan de Fatarella, dont le nom étranger vient comme...

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