Un livre

Il y a encore des paradis

de Henry de Montherlant

Editions Gallimard

Ce livre est de ceux qui éveillent des soupçons et qui incitent d’emblée à la suspicion : la réédition des Images d’Alger de Montherlant procède-t-elle d’un authentique désir d’adresser un message d’espoir au peuple algérien, ou le drame algérien sert-il de prétexte à une réédition vraiment peu nécessaire, et d’autant moins nécessaire que Montherlant ne célèbre d’Alger que les réussites… françaises ? Évidemment, on pourra rétorquer à cela qu’on retrouve quand même un peu l’auteur des Carnets dans ces notes rédigées entre 1928 et 1931, de courtes proses qui tentent de saisir, telle qu’elle se manifeste, la poésie d’Alger, tout en sensualité et douceur, « sans notion et sans besoin ». Hélas, Montherlant a beau se tenir pour « citoyen algérois », ses lignes s’avérer d’une séduisante fluidité et faire songer aux chroniques de Paul Morand, ce paradis des années 1930 ne fait guère illusion…

Arléa
88 pages, 85 FF