La société est une jungle : le plus connu des fabulistes uruguayens, Horacio Quiroga, s’est certainement inspiré de cet aphorisme pour composer en 1918 ses Contes de la forêt vierge. Ces récits parodiques mettent en scène les animaux les plus extraordinaires dans une langue fluide et délicate. On trouve ainsi des coatis, petits carnassiers d’Amérique latine qui renoncent à la liberté pour l’amitié de deux enfants ou encore un perroquet qui trouve auprès des hommes le moyen de se venger de la férocité de ses congénères.
Ces contes étiologiques sont aussi l’occasion d’apprendre pourquoi les pattes des flamants, blanches à l’origine, sont devenues roses… En mêlant cruauté du règne animal et complicité humaine, l’imagination poétique de l’auteur (qui s’exila dans la jungle) fait mouche.
Les traits épurés des vignettes de Loustal restituent l’atmosphère au charme naïf de ces brefs récits. On regrette toutefois que ce coloriste hors pair n’ait pas bénéficié ici de la couleur pour représenter le spectacle de la nature.
Seuil/Métailé
Traduit de l’espagnol par
Annie Boule-Christauflour
137 pages, 85 FF
Jeunesse Contes de la forêt vierge
janvier 1999 | Le Matricule des Anges n°25
| par
Béatrice Bénistant
Un livre
Contes de la forêt vierge
Par
Béatrice Bénistant
Le Matricule des Anges n°25
, janvier 1999.