On a pu apprécier récemment le journal du Belge Werner Lambersy (chez Poteaux d’angle) couplé à celui d’Henry Bauchau. Ici, c’est le poète qui nous revient et l’on mesurera une fois encore la différence entre vers et prose. Nombre de ces courts poèmes qui s’inscrivent avec délicatesse sur la blancheur de la page mériteraient un traitement en prose tant ils perdent de leur pertinence à figurer de cette manière : « Parmi les choses/ qui passaient près/ de nous// la parole s’attardait/ et le chant/ aimait rester un peu// puis ils partaient// on les voyait de dos/ devenir tout/ petits// oubliant derrière eux/ les silencieux bagages/de la bouche. » Exceptée cette réserve, la poésie de Lambersy est d’une densité qui convainc quand elle n’émeut pas, comme ce lieu de lumière « où/ ce qu’on appelle amour/ dérange sans fin// ce que la mort voulait/ si bien ranger. »
Cadex éditions
74 pages, 79 FF
Poésie Chroniques d’un promeneur assis
juin 1998 | Le Matricule des Anges n°23
| par
Marc Blanchet
Un livre
Chroniques d’un promeneur assis
Par
Marc Blanchet
Le Matricule des Anges n°23
, juin 1998.