Ivan Vetrucic fait le désespoir de ses parents. Cancre à l’école, imperméable à toute réprimande, à la joie comme au malheur, Ivan est né au tournant du siècle dans une riche famille de négociants dalmates, mais il aurait pu naître ailleurs. Rien ne le relie à rien. Il est absent. Une seule chose lui fait battre le cœur : la lumière. Les gerbes d’étincelles projetées par la locomotive du train qui l’emmène au lycée, et la mer Adriatique qui, chaque matin, renaît derrière la vitre du compartiment. Chaque matin, « la lumière s’empare du monde ». Ivan Vetrucic aime la photographie et le cinématographe parce que c’est là que « la lumière fait tout ». Déserteur de l’armée austro-hongroise, apprenti photographe à Belgrade et opérateur à Londres, il passe sa vie entre chambres de bonnes et hôtels miteux. Il plaît aux femmes, mais ses amours restent sans fièvre. Ses amis l’aiment parce qu’il est droit et sans vanité, mais seule la lumière le taraude jusqu’à sa mort, à l’aube du parlant. Une écriture où se mêlent l’ironie et le désespoir. Un livre intelligent.
Gaïa
Traduit du serbo-croate
par Alain Cappon
277 pages, 129 FF
Domaine étranger Des ombres sur le mur
décembre 1996 | Le Matricule des Anges n°18
| par
Haydée Sabéran
Un livre
Des ombres sur le mur
Par
Haydée Sabéran
Le Matricule des Anges n°18
, décembre 1996.