Apprendre à se reposer republié sous le titre moins didactique d’Éloge du repos a été rédigé au lendemain de la loi sur les congés payés et publié chez Flammarion en 1937. Cet opuscule propose une réflexion « à chaud » sur l’usage du temps libre. Selon Paul Morand le problème est de taille : comment le peuple français parviendra-t-il à gérer ces nouveaux congés quand le week-end il remplace le travail par le bricolage ? Pour ce professionnel du loisir qu’était Morand, l’art du repos passe par l’apprentissage du relâchement, la culture du voyage qui apprend à se détacher de tout, et la pratique régulière du sport. On regrettera que cette centaine de pages paraisse déjà trop datée pour servir aujourd’hui de vade-mecum. On déplorera surtout de voir réapparaître ici le nationalisme un peu caduc de Morand -hérité de Gobineau-, avec ses peuples naturellement disposés au repos ou à la paresse, d’autres au farniente ou à l’indolence… On se consolera sans doute en retrouvant intacts en ces pages l’esprit et la verve de celui qui avait écrit dans son Bouddha Vivant (en 1927) : « Le vrai luxe, et que personne ne pense plus à s’offrir, c’est de prendre son temps. »
D. G.
Éloge du repos
de Paul Morand
Arléa
125 pages, 30 FF
Domaine français Eloge du repos
septembre 1996 | Le Matricule des Anges n°17
| par
Didier Garcia
Un livre
Eloge du repos
Par
Didier Garcia
Le Matricule des Anges n°17
, septembre 1996.