Proche de C’est comme ça (1988), qui trouvait son inspiration dans les joies et les peines des gens, On verra bien emprunte à la vie quotidienne son lot de banalités, que le poète isole de son milieu naturel pour en révéler la fragilité. Si l’idée pouvait paraître séduisante, les textes en revanche n’enchantent guère : une pêche au petit matin, un jour de pluie à la campagne, une après-midi d’août à la piscine, des regards échangés dans une pharmacie, autant de situations dont Godeau nous donne à contempler la désolante nudité. Car il est des nudités qui démasquent d’authentiques dénuements…
Ces proses poétiques, sortes de médaillons qui figurent en quelques lignes tantôt un visage tantôt un décor, pourraient tenir au dos des cartes postales, et constituer comme le commentaire de l’endroit. Mais ces cartes postales colportent trop souvent des nouvelles anodines, et le lecteur regrette trop tôt de ne pouvoir se satisfaire de quelques photographies…
Le Dé bleu
118 pages, 75 FF
Poésie On verra bien
septembre 1995 | Le Matricule des Anges n°13
| par
Didier Garcia
Un livre
On verra bien
Par
Didier Garcia
Le Matricule des Anges n°13
, septembre 1995.