Voilà une excellente idée qu’a eue Reboux Jean-Jacques directeur des éditions Canaille en rééditant Fondu au noir de…Jean-Jacques Reboux car il eut été dommage de passer à côté de ce roman que l’on peut qualifier de noir, très noir même. Car il ne s’agit pas d’un polar au sens classique du terme avec meurtre, enquête, inspecteur et solution de l’énigme. Nous sommes dans les années 80-90 mais l’atmosphère poisseuse nous ramène au bon temps des chef-d’oeuvres de Jim Thompson ou James Cain, c’est dire que l’ambiance est à la manipulation perverse et à la vamp vénéneuse. Comme toute bonne mise en boîte, celle-ci est impossible à résumer. Disons que Samuel Flicker, journaliste au chômage se voit proposer un petit boulot tout simple pour pas mal d’oseille et que c’est à partir de là « qu’on se fait mener en enfer. » Le reste est à lire d’une traite. Ce qui n’aurait pu être qu’un plagiat des classiques du genre, se révèle grâce à l’écriture débridée et la construction sans faille et machiavélique, une sorte d’hommage haletant en forme de bouquet final à un style qu’on croyait disparu.
Éditions Canaille/revolver
223 pages, 69 FF
Domaine français Fondu au noir
septembre 1995 | Le Matricule des Anges n°13
| par
Alex Besnainou
Un livre
Fondu au noir
Par
Alex Besnainou
Le Matricule des Anges n°13
, septembre 1995.