Des Ombres au tableau
de Michel Baglin
« Si je laissais aller ma plume, j’écrirais que la ville retrouve sa vérité. » C’est le genre de phrase dangereuse à laisser traîner dans ses textes… Certes, le recueil de Michel Baglin est d’une bonne tenue, la formule y est simple, la narration correctement menée. Est-ce cela précisément le secret censé garder leur part d’ombre aux tableaux que constituent ces onze nouvelles ? Certaines ont un air scolaire de « bonnes rédactions » de commande. Des descriptions inutiles (le comble pour une nouvelle) et des chutes souvent sans surprise et sans force, des situations qui sonnent faux ou, parfois, désagréablement autobiographiques et ennuyeuses : voilà qui fait beaucoup d’ombre et nous donne peu de vérité. Restent les textes Dénouement et Le Dessous des cartes, qui dénotent agréablement, et surtout, en tête du livre, Fin de saison, jeu original entre l’écrivain et son objet, et dont est extraite la citation précédente…
Michel Baglin, Prix Max-Pol Fouchet avec Les Mains nues sort également un recueil de poésie aux éditions du Dé bleu, L’obscur Vertige des vivants. La poésie et son extrême concision lui vont mieux peut-être que la nouvelle…
K.G.
Editions SPM
171 pages, 100 FF
Domaine français Des Ombres au tableau
avril 1994 | Le Matricule des Anges n°8
| par
Karine Gantin
Un livre
Des Ombres au tableau
Par
Karine Gantin
Le Matricule des Anges n°8
, avril 1994.