RUBRIQUE Essais
Les articles
Réflexions sur le mensonge de Alexandre Koyré
Juif d’origine russe, Alexandre Koyré, bien connu comme philosophe des sciences, l’est moins pour ce texte politique, paru en 1943 à New York où il avait émigré en 1941. « On n’a jamais menti autant que de nos jours. Ni menti d’une manière aussi éhontée, systématique et constante. » Certes le mensonge est le propre de l’homme, mais ce n’est pas son caractère d’universalité – « l’homme a toujours menti » – qui intéresse le philosophe. « C’est au mensonge moderne, et même plus étroitement, au mensonge politique moderne surtout, que nous voudrions consacrer quelques réflexions. » Du reste,...
De la vida mía de Miquel Barceló
Peintre, céramiste, sculpteur, homme à tout faire, Miquel Barceló aime également les mots avec passion. Au point d’avoir illustré les trois parties – Enfer, Purgatoire et Paradis – de la Divine comédie de Dante avec ses ébouriffantes aquarelles. Cette fois ce sont ses propres mots qui animent la danse graphique reproduite dans son De la vida mía.
Depuis l’enfance avec sa mère devenue...
Le miel, la colère et le chien
Merleau-Ponty met les questions du monde et d’autrui à la portée du grand nombre. Un passionnant manuel de philo.
Depuis Socrate, le philosophe est un bavard. Le lui reprochaient les sophistes qui, ceci dit, le lui rendaient bien. Maurice Merleau-Ponty, en 1948, honore la tradition dans ses Causeries données à la Radiodiffusion française, la « RDF », et conservées à l’INA. Dans cet après-guerre avec Alain sous l’influence de son maître Jules Lagneau, Sartre qui importe la phénoménologie de Husserl,...
Mange tes mots
Dans l’univers de Léonora Miano, il y a le continent romanesque (qui compte le diptyque Crépuscule du tourment, Saison de l’ombre, Rouge impératrice, le récent Stardust…) et le continent essayiste ; dans les deux, coule la colère d’une écrivaine contre le racisme et les violences faites aux femmes. Les excellentes éditions de L’Arche rééditent son essai coup de poing, Écrits pour la parole,...
Luigi, Joachim, Mabrouk et les autres
Penser l’individu avant le groupe, le sujet avant la communauté, la coexistence plutôt que la séparation : un essai essentiel de l’historien Fabrice Langrognet sur l’expérience migratoire au tournant du siècle dernier.
À qui s’étrangle quotidiennement du monde comme il va et de la façon dont on nous le raconte. À qui « l’indiscutable bon sens » donne parfois envie de hurler. À qui désespère d’un humanisme à géométrie variable… À tous ceux-là, l’essai de François Langrognet fera l’effet d’un grand bol d’air. Cette Microhistoire des migrations, parce qu’elle aborde la « question migratoire » par le bas, en se...