RUBRIQUE Entretiens
Les articles
Le vilain rêve
De l’utilité de lire Le Grand Sommeil dans la retraduction de Benoît Tadié, qui rend au premier roman de Chandler sa singularité triste et toujours frémissante.
Évidemment, on se souvient de l’adaptation d’Howard Hawks : clair-obscur au cordeau, récit au galop, érotisme incisif des dialogues Bogart/Bacall. Sauf que leur couple ne s’est jamais formé chez Raymond Chandler (où le détective Philip Marlowe repoussait toute manipulation des dames) ; que l’histoire y était beaucoup plus composite (Chandler ayant fondu l’intrigue de deux nouvelles antérieures, et se fichant assez d’une vraisemblance que le style seul se chargeait d’assurer) ; que la couleur d’ensemble du roman tirait, plutôt que vers le noir et blanc classieux consacré par la tradition,...
Claro, un écrivain
Entre poésie, réflexion et récit, le nouveau livre de Claro regarde la mort en face et interroge la littérature sur sa capacité à nous aider à faire le deuil de nous-mêmes.
C’est d’abord un étrange livre par l’usage de la ponctuation et de la typographie qui s’y applique. Des textes courts y font comme les dalles du chemin que le lecteur suit. Partant de 1497 à Florence où Savonarole s’apprête à allumer son grand bûcher des vanités, pour arriver à un ultime tombeau d’où coule une « larme creusant sans fin le lit de la terre sans fin creusant le temps ». Aux...
Shelby Foote, la voix du Sud
Suivons Shelby Foote et Bart le magnifique en compagnie de son traducteur, Paul Carmignani, professeur émérite de littérature américaine aux universités de Perpignan et de Montpellier III. Il est l’auteur notamment de Shelby Foote, un écrivain sudiste au carré (Belin, 1998).
Pourquoi cette volonté obsessionnelle chez Shelby Foote de rendre compte d’une période si particulière ?
Cette...
Beautés et colères contagieuses
Issue du monde du théâtre, evelyne Pieiller est une journaliste et une essayiste vouée à la « parole » et à ce qu’elle porte d’insurrectionnel.
Evelyne Pieiller est critique littéraire depuis le milieu des années 1970 à travers les pages de La Nouvelle Critique. Appelée par Maurice Nadeau à rejoindre la prestigieuse Quinzaine littéraire, elle est par la suite collaboratrice du Magazine littéraire, d’Art Press, de Révolution, de L’Humanité (l’hebdomadaire puis le quotidien), avant de devenir responsable des pages culturelles du Monde...
À l’école des sorciers
Le Monde magique de l’Italien Ernesto De Martino (1908-1965), où l’homme est en permanence confronté au risque de la « fin du monde », est un livre fondateur pour les sciences humaines. À découvrir avec sa spécialiste et traductrice Giordana Charuty.
En 2016, le lecteur français découvrait grâce à trois chercheurs, Giordana Charuty, Daniel Fabre, Marcello Massenzio, et une équipe de traducteurs, une somptueuse édition par l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) de La Fin du monde. Essai sur les apocalypses culturelles, chef-d’œuvre inachevé d’Ernesto De Martino. Un auteur bien connu en Italie mais quasiment ignoré du grand...