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En grande surface
La chronique de Pierre Mondot
Les articles
I want Ubac
Au mois de novembre dernier, un sénateur issu du centre décomplexé verse en catimini quelques grammes d’ecstasy dans la coupe de champagne d’une amie députée avec l’espoir qu’elle se mélange les chambres. La manœuvre échoue et la dame porte plainte. Afin de justifier le geste de son client, l’avocat propose une circonstance atténuante : la veille des faits, son vieux chat venait de mourir. Presque la réponse d’Agnès à Arnolphe dans L’École des femmes. Pour le même effet : hilarité générale.
Le pays n’est pas prêt à considérer le deuil des animaux de compagnie. Le chien trépasse et la...
D’un auteur l’autre
La guerre fait rage aux portes de l’Europe, les meuniers manquent de blé, la gauche se présente unie pour les législatives et au classement des ventes caracole le dernier Céline. En quelle année sommes-nous ?
On propose à la rédaction une enquête sur cette résurrection. Refusée : la revue vient déjà de dépêcher un envoyé spécial à Meudon, un second commentaire ferait doublon....
La question du genre
Si j’étais un genre littéraire à moi tout seul, ce serait le pointillisme ! » théorise Bernard Minier dans les colonnes de Paris Match. Non pas en allusion au mouvement pictural, pour définir par exemple une technique narrative usant de la fragmentation et du discontinu, non, seulement pour affirmer qu’il est pointilleux. Précision à l’intention des élites déconnectées : Bernard Minier...
Gossophobie
Preuve que la censure médiatique ne muselle pas la communauté poutinophile en son entier, François Busnel convie Gérard Depardieu sur le plateau de « La Grande Librairie ». L’animateur attaque fort : « Selon vous, la littérature vaut mieux que le cinéma ? » Oui, répond sans hésiter le gros homme, car « lire, c’est se faire un film dans sa tête ». Passée cette fulgurance liminaire, le niveau...
Magouilles et compagnie
Les éditions du Seuil publient un Manifeste conspirationniste. Quelque chose cloche. Impossible en principe d’ourdir à découvert et l’ouvrage, pour se conformer à son titre, devrait n’être accessible qu’en naviguant aux tréfonds du dark net, au moyen de liens cryptés ou de mots de passe éphémères. On le trouve pourtant en vente libre, exposé innocemment au rayon « Politique » et sa couverture...