La rédaction Éric Dussert
Articles
Du voyage en train
Plein de mystères encore, Bernard Waller était le plus discret des romanciers. Dubalu, son représentant de commerce, révèle avec humour et subtilité un univers de personnages désarçonnés et touchants.
Il faut souvent plus qu’un miracle pour que les créatrices et créateurs qui ont choisi la discrétion contre les feux de la rampe sortent de l’ombre. Le romancier Bernard Waller en est la démonstration achevée. Au point qu’on ignorerait presque sa date de naissance. Selon les sources observées, il serait né en 1933, en 1934 et en 1937, et apparemment ce serait plutôt en 1935. Et puis la camarde s’est chargée de mettre tout le monde d’accord. Il est bel et bien mort en 2010 (le 13 juin à Paris ?). Naturlich, aucune nécrologie publiée dans Le Monde ou Le Figaro. On n’y a droit que lorsqu’on...
Visites de Satan
La littérature russe réserve de belles surprises. Les Récits fantastiques russes proposés par la collection Domaine Romantique des éditions Corti en apportent une nouvelle démonstration. Il s’agit de trois courts romans issus du même tonneau que La Dame de Pique de Pouchkine. Ce sont le Cosmorama d’Odoïevski, Chtoss, un texte que Lermontov n’eût pas le temps d’achever avant d’être tué en...
Des livres
Manège des mélancolies : poésies inédites, 1960-1990
de
Yves Martin
Le Partisan (suivi de) Marcheur
de
Yves Martin
L’imagicien de quartier
L’actualité éditoriale met l’oeuvre d’Yves Martin sous ses feux. L’occasion, enfin, de savourer la richesse d’un poète qui change les mots en images.
Tous ceux qui en ont abusé savent qu’on ne fréquente pas impunément les grands poètes. On s’en nourrit avec délectation, on en explore tous les pièges magiques. Ainsi, se laisser prendre aux mots d’Yves Martin, c’est subir une influence subtile et définitive. On raconte que plus d’un apprenti est tombé dans ses rêts, que d’autres font depuis belle lurette du Martin. Ils sont sous le charme....
Un auteur
Gabrielle ange noir
Gabrielle Wittkop est anticonformiste. Très indépendante, sadienne et un peu misogyne, elle écrit des histoires vénéneuses où se mèlent les étrangetés de Mandiargues aux riches heures de Petrone.
Depuis la parution du Nécrophile (1972), Gabrielle Wittkop a écrit une dizaine de livres noirs chargés de mort, de poison et de tourments gothiques. Après le divertissement de l’Almanach perpétuel des Harpies, Les Départs exemplaires est dédié à trois décès « inouïs contés sur un mode particulier » pour paraphraser Gœthe. Avec un goût sûr des belles phrases et des descriptions saisissantes,...
La Sonate dans le caniveau
Comme on s’échauffe en faisant des gammes, Hervé Mestron avait publié des nouvelles en revue (Le Moule à gaufres…) avant d’affronter un nouvel auditoire au son d’une courte Sonate dans le caniveau.
Sur l’air de la descente aux enfers, on y trouve Stan Primrose au violon. C’est un soliste d’exception, un virtuose monté en graine, trop jeune pour poser son talent ou maîtriser sa carrière. Sa...