auteur Velibor Colic
A propos
L'impossible retour
Poussé par la guerre civile à quitter son pays, Velibor Čolić a épousé le destin de l’exilé éternel. L’écriture, seule, lui restitue une part du monde disparu. Mais avec l’accent de la blessure.
On peut voir, à Sarajevo et dans toute la Bosnie au moins, un phénomène étrange, probablement lié à une attraction plus forte de la Lune que presque partout ailleurs sur la planète : les hommes qui vivent là sont des géants. Et Velibor Čolić est un géant, lui qui est né en juin 1964 à Odzac dans le nord de la Bosnie à la frontière croate. Un ogre aussi si l’on en croit son nouveau livre, Manuel d’exil, écrit en français et publié chez Gallimard. Livre fragmentaire, comme l’était le très puissant Les Bosniaques, son premier publié en France en 1993. Le Bosnien était arrivé dans l’Hexagone...
Je vous écris d’ailleurs
Vitrail sensible de l’errance, le nouveau roman de Velibor Čolić s’inscrit dans la veine autobiographique d’un homme déraciné.
C’est le récit fragmenté d’une errance perpétuelle. Celle d’un homme que l’Histoire a jeté aux vents mauvais. Jeté hors de sa terre, jeté hors de son temps, conduit hors de sa langue natale. C’est aussi le récit, peut-être, d’une renaissance quand l’écrivain part vers l’Est à la rencontre d’autres fétus humains aux dépens desquels l’Histoire a ricané.
On débarque à Rennes avec Velibor Čolić,...
Les boucles de l’errance
De ses premiers témoignages de guerre en ex-Yougoslavie, à son nouveau livre, « Perdido », sur le jazzman Ben Webster, Velibor Colic explore la condition d’étranger, ces destins d’hommes venus de nulle part.
De sa Bosnie natale, Velibor Colic a gardé un accent rocailleux. De son existence meurtrie par la guerre dans les Balkans, un pessimisme solide, toujours accompagné d’un sourire. Réfugié en France, cet ancien soldat bosniaque, devenu déserteur après avoir constaté les atrocités commises par l’armée, ne garde plus aucune illusion sur ses contemporains et leur capacité à sombrer dans la...
Ouvrages chroniqués
Guerre et pluie
de
Velibor Colic
2024
Emprisonnant présent et passé dans une relation ténébreuse, Velibor Colic écrit pour débusquer les multiples visages d’une guerre qui l’obsède.
Ni tout à fait autobiographie ni tout à fait roman, Guerre et pluie relève de la littérature-vie. C’est un de ces livres qui découlent de chocs reçus et d’états d’exception qui se sont noués en noyaux d’écriture, et sont devenus la source d’un légendaire intime et infini. Un « à dire » que Velibor Colić définit en disant qu’il est du roman « vécu et imaginé dans l’impossible espace entre : je ne mens pas et je me souviens ».
Enchaînement de séquences brèves procédant d’un découpage quasi cinématographique, Guerre et pluie s’articule en trois volets. Le premier nous transporte à Bruxelles...
Le Livre des départs
de
Velibor Colic
2020
Comme toujours écorché vif et débridé, il galvanise avec tendresse et humour l’autofiction. Et prend racine dans sa langue d’adoption.
C’est l’histoire d’un mec qui s’appelle Velibor Čolić. Il pèse 107 kg et mesure 1,95 m – chiffres énoncés dès la troisième ligne de son nouveau roman. Il poursuit les présentations, nous confirme qu’il est polyglotte, sait écrire en deux langues, le français (c’est vrai) et le croate. Il est aussi réfugié politique et donne au déracinement de superbes phrases, syncopées, jazzy : « Ma frontière, c’est la langue ; mon exil, c’est mon accent. J’habite mon accent en France depuis vingt-six ans. » Nous ne sommes qu’à la sixième ligne et déjà pressentons le meilleur : de la fougue et de la...
Jésus et Tito
de
Velibor Colic
2010
Dans une langue brillante, l’écrivain bosniaque Velibor Colic revient sur son enfance. Il nous transporte jusqu’au point de rupture du rêve de réunion des peuples slaves de l’ex-Yougoslavie.
Velibor Colic aime arpenter les trouées de l’Histoire, se glisser entre les interstices des données factuelles. Il dit que c’est là que se niche l’écriture, dans les creux ignorés des biographes. « Une seule évidence : la mémoire est aussi Histoire, sauf qu’on ne la vérifie pas. » Lui qui, dans Perdido, a su réinventer la vie du jazzman Ben Webster, et celle de Modigliani dans La Vie fantasmagoriquement brève d’Amedeo Modigliani, a décidé de remonter le cours de sa propre existence. Après Les Bosniaques, récit autobiographique écrit dans le vif des tranchées de la guerre de Yougoslavie,...
Archanges
Roman a capella
de
Velibor Colic
2008
En 2005, Velibor Colic nous confiait (Lmda N°67) qu’il souhaitait se détacher de la guerre de Yougoslavie, un conflit qu’il avait vécu en tant que soldat avant de déserter : « J’évoque notamment un sniper qui tire sur une fille de 5 ans. Quand on relate ce genre de choses, on se dit que le métier d’écrivain s’arrête là. Est-ce qu’on peut se lancer dans un long discours ? Non ». L’auteur bosniaque replonge pourtant dans cet enfer avec Archanges, écrit directement en français, et de quelle manière ! Velibor Colic y mêle l’horreur : « au moment où le Duc l’a posée sur le lit, elle était déjà...