auteur Javier Cercas
A propos
Au héros inconnu
En traquant un "ange" républicain, l’écrivain espagnol Javier Cercas retrouve le souffle épique de l’aventure dans une réflexion réussie sur le pouvoir de la narration et les vertus de l’engagement.
Dans Étoile distante (Christian Bourgois, 2002, cf. Lmda N°40), l’écrivain chilien Roberto Bolaño, installé en Espagne depuis plus d’une vingtaine d’années, traque un poète fasciste coupable de meurtres immondes après le coup d’État de Pinochet. Blond, froid, éloquent, cultivé, sadique, ce dernier incarne à la perfection l’ange du mal. Dans Les Soldats de Salamine, Javier Cercas, autre quadragénaire, professeur de littérature à l’Université de Gérone, cherche lui, un ange du bien. Un combattant républicain qui à la fin de la guerre civile a refusé de tirer sur Rafael Sanchez Mazas. Qui...
Ouvrages chroniqués
Terra Alta
de
Javier Cercas
2021
Avec Terra Alta, premier tome d’une série, l’écrivain poursuit la dissection de l’histoire de l’Espagne. Son nouveau héros est un flic nommé Melchor.
Son père était un inconnu. Sa mère, une putain. Elle œuvrait « pour une bouchée de pain, exposée à tous les vents ». Quand elle le met au monde, peut-être voit-elle en lui un messager de la paix : elle le nomme Melchor. Tiens, tiens. Leur vie est misérable, honteuse. À peine adolescent, le fils joue au délinquant. La prison lui est grande ouverte. Entre haine et rancœur, Melchor rumine. Sa mère a été assassinée, l’affaire vite enterrée. Il rêve de vengeance. En cellule, il a une révélation : la lecture (merveilleux passage très sarcastique où un écrivain rend visite aux prisonniers)....
Les Lois de la frontière
de
Javier Cercas
2014
L’Espagnol Javier Cercas part en guerre contre nos certitudes. Les Lois de la frontière n’est rien qu’un grand décrassage salvateur.
Obsession qui tournerait à la maniaquerie ? De livre en livre, Javier Cercas traque l’ombre, l’envers du décor, ou du miroir. Il talonne l’infime, le petit machin à peine discernable, le détail qui tue parce qu’on ne le voit pas, non pas parce qu’il est noyé dans la masse mais parce que nos yeux sont fatigués, nos consciences endormies. Alors Cercas scrute, cherche, renifle, s’interroge, inlassablement. Il manigance ses romans à partir d’un presque rien : un échange de regard, à la vie à la mort, entre un écrivain phalangiste et un ouvrier républicain dans Les Soldats de Salamine (2002) ;...
Le Point aveugle
de
Javier Cercas
2016
Par un essai et la réédition de son premier roman, Javier Cercas nous initie à son art d’écrire.
Certains auteurs ne font qu’écrire. Éperdument. D’autres écrivent, critiquent, traduisent. Un petit nombre écrit, critique, traduit et théorise. Javier Cercas est de ceux-là. Né en 1962 en Estrémadure, il suit son paternel, vétérinaire de campagne à Gérone en Catalogne. Il étudiera chez les Pères maristes, d’où une apparence assez austère et une vraie fausse humilité. Éprouvera à 15 ans une fascination pour Borges. Deviendra en 1985, docteur en philologie. Il intégrera ensuite la faculté de Gérone en tant que professeur de littérature. Entre-temps il aura publié Le Mobile, un très court...
Le Mobile
de
Javier Cercas
2016
Par un essai et la réédition de son premier roman, Javier Cercas nous initie à son art d’écrire.
Certains auteurs ne font qu’écrire. Éperdument. D’autres écrivent, critiquent, traduisent. Un petit nombre écrit, critique, traduit et théorise. Javier Cercas est de ceux-là. Né en 1962 en Estrémadure, il suit son paternel, vétérinaire de campagne à Gérone en Catalogne. Il étudiera chez les Pères maristes, d’où une apparence assez austère et une vraie fausse humilité. Éprouvera à 15 ans une fascination pour Borges. Deviendra en 1985, docteur en philologie. Il intégrera ensuite la faculté de Gérone en tant que professeur de littérature. Entre-temps il aura publié Le Mobile, un très court...
L' Imposteur
de
Javier Cercas
2015
Avec L’Imposteur, l’Espagnol Javier Cercas nous entraîne dans la fabrique de la littérature. Quand notre besoin de fiction, de rêves, d’utopies, emprunte les chemins du mensonge.
Quand on lit les livres de Javier Cercas, Les Soldats de Salamine, Anatomie d’un instant ou le tout dernier L’Imposteur, il faut rester vigilant. C’est l’auteur lui-même qui l’écrit : « Il faut rester vigilant. Si on ne l’est pas, on se fait niquer. Si on arrive à une conclusion sur lui (lui, Enric Marco, « le personnage » de L’Imposteur), on se fait niquer. Si on croit qu’on l’a compris et qu’il a enlevé son masque, on se fait niquer. Il se dérobe toujours. Nous, on croit qu’on met Marco dans nos histoires, dans nos films ou dans nos romans, mais en réalité c’est lui qui nous met dans...
À la vitesse de la lumière
de
Javier Cercas
2006
Entre apologie de la guerre et bûcher des vanités, l’écrivain espagnol raconte comment une amitié improbable lui intime de témoigner. Une audacieuse mise en abîme de l’acte d’écrire.
Il y a toujours quelque chose de souffreteux, une démarche claudicante, comme un manque de confiance, à moins qu’il ne s’agisse de pratique exorciste, un prix à payer, dans la manière dont Javier Cercas élabore ses romans. Ses héros, toujours des prolongements de lui-même, semblent obligés de se rassurer pour écrire. Ainsi mélange-t-il faits avérés ou personnages réels avec des éléments de fiction et construit ses récits en s’appuyant sur des témoignages. À la fois narrateur et acteur, il n’arrive finalement qu’à écrire le roman d’un roman, mais quel roman ! Au début d’À la vitesse de la...