auteur Charles Robinson
A propos
Se mettre au monde
Englué dans le déterminisme des Trente Glorieuses déclinantes et la grisaille triste d’une enfance sans élan, Charles Robinson s’est ouvert par le biais de l’art et de la littérature d’affamées fenêtres sur le monde. Histoire d’une renaissance.
Entré en littérature avec un objet étrange qui envisageait sur le mode sérieux la résolution de la crise économique d’une Région par la mise en place d’un sex-center moderne et sophistiqué, Charles Robinson a tout de suite mis un niveau d’exigence très élevé pour canaliser son besoin de créer des mondes. Et quels mondes : ceux (pluriel de rigueur) des banlieues auxquels il a consacré les deux romans suivants dont Fabrication de la guerre civile qui sortira le 14 janvier prochain.
Même si la période est propice aux boules de cristal et aux tarots de Marseille, on ne garantira pas qu’avec...
P****
Caissière choucroute, grands yeux noirs surlignés de violet, lèvres Rouge Ecstasy, face à homme bonne soixantaine, tassé dans un manteau tout gris.
— Bonjour… Aujourd’hui… on a une opération. C’est seulement 2 €. C’est pour le… Téléthon… Ça vous intéresse ?
— Oh… non. Moi… je joue pas… je gagne… jamais…
— C’est… pour les maladies… graves.
— C’est… un grattage ?
— Non… non. Le Téléthon…...
Droit de cité
Découvert il y a trois ans par les éditions du Seuil avec le revigorant Génie du proxénétisme, Charles Robinson revient cette année avec un roman inventif, drôle et émouvant. Dans les Cités démontre une puissance créatrice pour le moins hors du commun. Un délice dans lequel se perdre.
Un jeune ethnologue décroche un CDD de trois mois pour réaliser une sorte d’audit sur la cité HLM des Pigeonniers sise dans une Ville Nouvelle. Le quartier est promis à une rénovation dont la première étape sera paradoxalement sa démolition. Charles (c’est le nom de notre héros sans silhouette) est choisi car il est banlieusard, ce qui était une condition nécessaire pour pénétrer l’âme...
Ouvrages chroniqués
J’accepte
de
Charles Robinson
2023
La première pièce du romancier Charles Robinson expose en cinq textes cinglants et caustiques l’addiction de l’homme pour le numérique. Et sa perte annoncée.
Ce sont comme des éclats d’un état de l’humanité saisie à travers la lumière des ordinateurs, des digicodes, des portables, dans la solitude où les réseaux sociaux laissent leurs utilisateurs que propose J’accepte, la première pièce de Charles Robinson. Textes elliptiques autant qu’électriques, issus d’un travail de plateau avec les comédiens et comédiennes qui transcrivent un état de dépendance de nos vies happées par la Toile, les datas, et tout ce que le numérique peut substituer à l’expérience de vivre. Charles Robinson propose de courtes scènes, comme des moments captés dans...
Dans les cités
de
Charles Robinson
2010
Peut-être n’entre-t-on pas facilement dans le deuxième roman de Charles Robinson : pas de « il était une fois », pas de voix désignée comme guide, mais on entre de plain-pied dans le quartier des Pigeonniers, une série d’immeubles HLM devenus pour les élus une verrue à réduire. Pour ce faire, l’agence « Architexture » a été chargée de recruter un ethnologue afin de mener, fissa, fissa, une étude sur ces habitants qu’il faudra déloger avant l’opération de chirurgie urbanistique. Un ethnologue intervient peu sur le territoire qu’il est censé observer. Nous aurons plus une caméra subjective...