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Domaine étranger Cinq filles perdues à tout jamais

juillet 2024 | Le Matricule des Anges n°255 | par Julie Coutu

Cinq filles perdues à tout jamais

Quelque part au croisement entre Sa Majesté des mouches (William Golding) et les Rêves de garçons (Laura Kasischke), avec un parfum de la série Yellowjackets aussi, Kim Fu raconte Cinq filles perdues à tout jamais, à l’aune d’un événement traumatique de leur enfance-adolescence. Elle questionne, page après page, les fondements de l’identité – d’où vient-on ; qui, quoi, pour nous orienter, nous déterminer ; comment se construire, en famille, avec les autres, en accord, en opposition – et démonte les rouages d’un groupe de filles rassemblé par hasard et malgré lui. Il y a du thriller dans ce roman-puzzle mais c’est un alibi. Un camp de vacances de rêve, qui tourne à la catastrophe ; cinq filles embarquées sur des kayaks de mer par une monitrice en perdition ; un drame sur une île déserte. Le tout ficelé en moins de 72 heures, un été de leur adolescence, elles ont 9, 10, 11 ans. Le tout comme aussitôt oublié. Et des séquelles, à vie.
Kim Fu commence par présenter le camp, ses girls-scouts, tensions, amitiés, rancœurs, rivalités. Et puis, c’est le premier portrait, celui de Nita. Et cette voix en off : « Ne vous inquiétez pas. Elle va s’en remettre. Vous seriez surpris de tout ce que les enfants réussissent à oublier ». Le récit fonctionne par touches : aujourd’hui, avant, les filles l’une après l’autre, le camp, qui elles étaient, qui elles sont devenues, tout ça sans heurts, avec au bout cette conviction offerte en cadeau par le titre ; les filles se sont perdues.
À partir d’une situation aussi simple qu’étrange, Kim Fu développe le portrait croisé complexe de fillettes à l’histoire interrompue et jamais renouée, d’enfants devenues femmes sans jamais trouver à démêler le drame au cœur de leur moi le plus intime, marqué par la peur, la mort, l’abandon, la détresse, la faim, la souffrance. Siobahn, Nita, Andee, Isabel et Dina sont cinq filles que rien n’aurait dû rapprocher. Mais toutes pareillement égarées.

Julie Coutu

Cinq filles perdues à tout jamais
de Kim Fu
Traduit de l’anglais (Canada) par Annie Goulet
Héliotrope, 378 pages, 20

Le Matricule des Anges n°255 , juillet 2024.
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