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Domaine étranger Généalogie d’une frontière

avril 2022 | Le Matricule des Anges n°232 | par Feya Dervitsiotis

Dans ce premier roman traduit de l’écrivain grec Sotiris Dimitriou, trois voix restituent la désagrégation de leur communauté par l’Histoire.

Il est connu en Grèce comme un auteur prolifique dont l’originalité se façonne à l’os d’un désespoir radical : touchante et brutale, l’œuvre de Sotiris Dimitriou tord le cou au réalisme pour évoquer le sort des victimes de la modernité. Ses sujets toujours « engagés » ne s’accomplissent pas dans une finalité documentaire mais dans une particularité formelle qui vient remuer l’inconscient grec, et garantit une longévité littéraire. Heureux soit ton nom est le texte qui l’a rendu célèbre en Grèce. Écrit en 1993, contemporain de l’immigration massive de travailleurs Albanais à la suite de la chute du régime communiste, ce bref roman retrace le destin d’une famille de Povla, village grec de l’Épire, espace transfrontalier d’où est originaire l’écrivain. Comme les chants de cette région, le texte est polyphonique et se divise en trois voix qui s’expriment chronologiquement, d’un côté puis de l’autre de la frontière, et retour.
1943. La guerre ayant affamé les villages désormais vides d’hommes, la jeune Alexo part de son village grec avec sa sœur Sofia et d’autres femmes pour mendier du grain par-delà la montagne de la Mourgana, du côté albanais. Sofia, tombée malade, reste en convalescence chez une tante en Albanie mais, au printemps 1944, un régime stalinien s’instaure et le pays s’isole, coupant à jamais Sofia de sa famille. Tandis que la marche des femmes racontée par une Alexo affamée se dit dans un présent éternel, le témoignage de Sofia sur sa vie en tant que minorité grecque est un long calvaire restitué à toute vitesse, comme si elle se désintéressait de son destin tronqué.

« Y a que pour chanter qu’ils voulaient bien de nous. »

Lorsque Shpejtim, son petit-fils, devient narrateur, nous sommes en 1990 et il risque sa vie avec d’autres en traversant les montagnes enneigées pour passer en Grèce. Bien que né Grec en Albanie, la mère-patrie l’accueille en Albanais. Il se retrouve persécuté par ceux-là mêmes que sa grand-mère considérait comme les siens et ne sait plus où « rentrer ». En portant sur la confusion – jusqu’à disparition – du sentiment d’appartenance, Heureux soit ton nom résonne avec un classique grec de 1928, Histoire d’un prisonnier de Stratis Doukas (Gingko éditeur) où un Grec chassé d’Asie mineure peut se faire passer facilement pour un Turc, puis « rentrer » en Grèce mais jamais chez lui. Sans irrédentisme, ces deux textes rappellent qu’un pays ne coïncide jamais tout à fait avec ses frontières et que l’identité a tout d’une mosaïque faite d’interpénétrations.
En quelques pages, c’est tout un paysage humain qui défile, un peuple ballotté au gré des frontières et des changements de régime, dont l’unique boussole est la misère. Et en aucun cas un jugement politique puisque la complexité des différentes factions qui se disputent le territoire (les albanophones musulmans alliés avec les nazis, les communistes albanais, les résistants communistes grecs, les résistants royalistes grecs…) se...

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