D’un côté : Louis Calaferte (1928-1994), déjà à la tête d’une œuvre conséquente lorsque s’amorce cette correspondance restée inédite (dès 1952, son Requiem des innocents avait fait de lui un écrivain qui comptait) ; de l’autre : Jean-Pierre Miquel (1939-2003), tour à tour acteur, metteur en scène, professeur d’art dramatique, et administrateur général de la Comédie-Française. Entre les deux hommes, au-delà de l’amitié qui les liera pendant vingt-deux ans, il sera surtout question de théâtre. Du théâtre que l’un crée, et que l’autre met en scène.
Leur rencontre est d’ailleurs scellée autour de Chez les Titch (1973), première incursion pour Calaferte dans l’univers théâtral. L’écrivain est aussitôt conquis par la réalisation que Miquel en propose au « petit Odéon ». Le metteur en scène devient alors une sorte de mentor pour l’écrivain, qui lui confie les manuscrits des pièces qu’il vient d’écrire : « vous savez quel prix j’attache à votre jugement, et il est vrai qu’en matière de théâtre j’écris toujours un peu en fonction de vous. » L’admiration étant réciproque, Miquel n’hésite pas à confier à son ami ses propres pages, comme celles qui deviendront l’essai Le Théâtre et les jours (Flammarion, 1986).
Riche de près de 200 lettres, cette correspondance, qui progresse au gré des projets des deux hommes, donne donc surtout à lire l’itinéraire du dramaturge que fut Calaferte. Un dramaturge que ces pages incitent joliment à (re)découvrir.
D. G.
Correspondance
Louis Calaferte / Jean-Pierre Miquel, 1972-1994
Tarabuste, 132 p., 17 €
Histoire littéraire Correspondance Louis Calaferte / Jean-Pierre Miquel
juin 2018 | Le Matricule des Anges n°194
| par
Didier Garcia
Un livre
Par
Didier Garcia
Le Matricule des Anges n°194
, juin 2018.