Avortement – « La vie est sacrée, c’est évident : c’est un principe encore plus fort que tout principe démocratique.  » : s’il s’opposait à l’avortement, qu’il considérait comme un homicide, Pasolini était néanmoins favorable à sa légalisation, pour des raisons « écologiques » (!), et au développement de la contraception.
Balle d’or – En 1962, Pasolini est accusé de vol à main armée, de port abusif d’armes et de non-déclaration d’un pistolet : il serait entré dans une station-service avec gants et chapeau noirs, et aurait tenté de voler la caisse en menaçant le jeune pompiste d’un revolver chargé d’un projectile en or. Verdict : acquitté, comme de la totalité des procès intentés contre lui. On invente l’adjectif « pasolinien » pour désigner les garçons de « mauvaise vie ».
Callas – Sa sublime Médée. D’elle, Pasolini fit au moins quatorze portraits, peints comme il l’aimait avec des matières naturelles (pétales de fleurs séchées, vin, vinaigre). Il n’avait pas touché un pinceau depuis son départ pour Rome en 1949. Elle est la Maria à qui s’adresse le poète de Transhumaniser et organiser.
Football – Ardent tiffoso du club de Bologne, Pasolini fut, dit-on, un joueur hors pair. Sur son cercueil, en guise de drapeau, le maillot du capitaine de l’équipe italienne.
Guido – Frère cadet de Pasolini, parti pour le maquis avec « un révolver caché dans un livre  », il fut assassiné en février 1945 par des communistes d’obédience titiste lors d’un épisode peu reluisant de la tentative d’annexion du territoire frioulan par la Slovénie. Il avait 19 ans.
Homosexualité – Bien qu’elle hante les premiers récits de Pasolini (elle est cette « condamnation à vie » dont témoignent Actes impurs et Amado mio), elle n’apparaît jamais dans son œuvre comme le levier d’une revendication. Pasolini ne fut jamais un militant de la cause homosexuelle, mais le défenseur enragé d’une tolérance réelle – car il est « intolérable d’être toléré » : « Un rapport homosexuel n’est pas le Mal ou, pour mieux dire, il n’y a rien de mal dans un rapport homosexuel. C’est un rapport sexuel comme un autre. »
Lucioles – Une image concrète qu’utilise Pasolini dans ses écrits corsaires, évoquant la disparition de ces insectes luminescents provoquée par la pollution des campagnes italiennes consécutive à l’industrialisation. Mais il en fait un symbole, celui de la fin du monde paysan et de la victoire d’un nouveau totalitarisme, plus destructeur encore que le fascisme historique : alors que celui-ci n’a provoqué qu’ « un enrégimentement superficiel, scénographique » des Italiens, le Nouveau Fascisme produit au contraire « un enrégimentement réel, qui a volé et changé leur âme ».
Magnani – Une erreur de casting. Pasolini regretta ce choix de l’actrice pour incarner Mamma Roma, au titre que, reconnue et petite-bourgeoise, la Magnani ne pouvait s’intégrer à la qualité de réalité garantie par le recrutement d’acteurs non professionnels et...