La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Dossier Pier Paolo Pasolini
Une révolution mélancolique une révolution mélancolique

octobre 2013 | Le Matricule des Anges n°147 | par Valérie Nigdélian

Saint ou impie, Narcisse civil, marxiste et mystique, la seule idole de Pasolini fut la Réalité. Portrait d’un poète hérétique, d’un intellectuel disorganique et d’un cinéaste scandaleux qui chercha dans le passé la voie critique du présent.

Je me suis complètement fourvoyé. / (…) Celui-là, qui avait toujours raison, / se fourvoyait complètement. » Pasolini est au milieu du chemin de sa vie lorsqu’il écrit cet implacable constat d’échec. Nous sommes en 1964, et « les Années Cinquante sont finies dans le monde », avec leur cortège de certitudes quant à la capacité du politique et de la littérature à changer la donne. Extinction des ambitions de la Résistance alors que les rênes du pouvoir sont verrouillées par la Démocratie chrétienne. Éclatement du rêve marxiste alors que les chars russes écrasent la révolte hongroise et qu’émergent, à la gauche de la gauche, les prémices de nouvelles formes de contestation. Mais aussi écart croissant avec le modèle sartrien de la littérature engagée et de la fonction directement politique de l’art, qui se cristallisa dans l’Italie de l’immédiat après-guerre dans les fables positives du néoréalisme. Fin d’un rêve auquel prit part, avec une distance toute relative et sans jamais en occulter la dimension problématique, la voix si singulière de Pasolini, poète, romancier à succès puis cinéaste, théoricien et critique, avant d’en dénoncer la naïveté et d’en pleurer la défiguration. La tonalité profondément nostalgique de son œuvre, protéiforme et hétérogène, enracinée dès ses commencements dans un vibrant sentiment de non-présence au monde, gagne en effet au tournant des années 60 une profondeur et une violence inédites, jusqu’à devenir le terreau de son intervention et de sa prise de parole en tant qu’artiste. Avec et contre son temps, Pasolini : n’affirmait-il pas qu’un intellectuel « ne saurait être qu’extrêmement en avance, ou extrêmement en retard (ou même les deux choses à la fois, ce qui est mon cas) » ? Voilà ainsi posée la vibrante tension qui traversa son œuvre, prise qu’elle était entre deux mouvements contradictoires dont il ne proposa jamais le dépassement dialectique, selon ce bel oxymoron – cette figure qui rapproche deux éléments inconciliables et dont personne mieux que lui ne sut mettre en scène l’absolu déchirement – que résume le titre de l’un de ses recueils critiques, Passion et idéologie. Cette inactualité, au sens qu’en donnait Nietzsche, soit d’une coïncidence imparfaite avec le présent, d’un écart ou d’un anachronisme qui permettraient d’en saisir l’essence avec d’autant plus d’acuité – vécue de façon croissante dans la solitude et l’isolement, et sur le mode de la rupture à partir des années 1970, fonde pourtant aujourd’hui la possibilité même d’entendre ce que Pasolini a à nous dire du temps présent – ce qui en fait, bientôt quarante ans après sa mort, notre extrême contemporain.
Force est ainsi de reconnaître en ses prophéties apocalyptiques et ses imprécations enragées l’annonce d’une fin de l’Histoire qui, depuis, a affirmé son implacabilité : « Le Néo-capitalisme a gagné », et avec lui le monde de l’économie, qui a provoqué cette mue funeste des individus en une masse informe de consommateurs, et imposé un modèle...

Cet article est réservé aux abonnés.
Auteurs, critiques, interviews, dossiers thématiques: découvrez tous les contenus du Matricule des Anges.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

LMDA papier n°147
6,50 
LMDA PDF n°147
4,00