Ce roman ressemble à s’y méprendre à un sabordage. Au large des côtes de cette île dans laquelle l’auteur aurait pu davantage resserrer une intrigue initialement prometteuse. Huis clos opposant une aubergiste, autochtone hiératique et farouche, et une archéologue intrusive. Or, à force d’être différée, la confrontation entre Ida Baribal et Anne-Liève reste inexplorée. Ida Baribal - de loin la figure la plus intéressante -, souffre de la présence archi romanesque de son hôte. Anne-Lieve, jusqu’au-boutiste endeuillée, dont Florence Delaporte retrace l’improbable quête. Du légendaire en veux-tu en voilà, un surcroît de commentaire, des dialogues dont la vacuité est mise en relief par de vaines incises et une accumulation de symboles éculés, Terre neuve force l’incrédulité. À l’image de cette interminable description de l’orgasme bestial d’Anne-Lieve qui, semi inconsciente, accepte le sexe d’une « masse de chair et de poils (qui) n’est pas de l’homme ».
TERRE NEUVE
de FLORENCE DELAPORTE
Gallimard, 153 pages., 15,90 €
Domaine français Terre neuve
avril 2010 | Le Matricule des Anges n°112
| par
Jérôme Goude
Un livre
Terre neuve
Par
Jérôme Goude
Le Matricule des Anges n°112
, avril 2010.