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Dossier Jean-Patrick Manchette
Le style et la morale

juillet 2008 | Le Matricule des Anges n°95 | par Gilles Magniont

Maintenant que son nom refait bruyamment surface, qu’allons-nous faire de Manchette ?.

Soyez tranquille, nous aurons à cœur de mécontenter tout le monde » - ainsi se conclut, en 1980, l’une des chroniques intitulées Les Yeux de la momie. De nos jours cependant, on maîtrise au mieux l’art d’enterrer les haches de guerre : sous la couverture printanière du Journal, tout le monde semble content, notamment les quotidiens qui louent les talents du romancier comme sa clairvoyance politique, et font assaut d’inventivité pour justifier leur propre hobby. Libération, dans son éditorial du 2 mai, met en avant « les intentions progressistes » d’un auteur épousant « la cause des opprimés » ; Le Figaro, un mois plus tard, le représente frère d’armes du très droitier A.D.G., tous deux en butte à la « mafia gauchiste du polar ». Socialiste bon teint, sympathisant de Minute ? Les deux propositions, pareillement ineptes, viennent compléter des inventaires déjà passablement chargés. Le forçat du travail vs le dandy fume-cigarettes, les œuvres complètes de Marx vs la prose ciselée, celui qui fait l’apologie du crime et celui qui dissuade la lutte armée… La matière est suffisamment riche pour modeler des figures dissemblables. Peut-être que Manchette s’amuserait encore de certaines appropriations, lui qui alluma le premier, et dans une joie potache, le feu des malentendus. Pour L’Affaire N’Gustro, n’avait-il pas joué du personnage d’Henri Butron, petite frappe séduite par l’OAS ? On soupçonna à la Série noire « un auteur parachutiste et paranoïaque ». Et l’inconnu d’espérer un petit scandale pour le lancer sur la scène parisienne…
À de telles provocations, il semble légitime de trouver une politique raison d’être. Le romancier n’a certes pas les yeux de Chimène pour son mercenaire, mais, conscience inquiète, aimerait tirer le lecteur de son confort idéologique (hélas, la sieste ne fait que commencer, bientôt bercée par les comptines du « polar libertaire »). Certains critiques préfèrent voir les choses avec l’âme sereine du narratologue : ils maintiennent le livre dans sa belle autonomie et renvoient l’auteur à ses diverses postures d’auteur. Des « tartines universitaires sur le métalangage », pour reprendre une joyeuse formule de Manchette ? À craindre que oui, au vu de certaines interventions proposées lors d’une récente journée d’études à Paris (« J.P. Manchette un auteur hors série ? »). On y souligne par exemple que les premières pages des récits dévoilent souvent ce qui en constituera l’issue ; on glose cette prolepse propre à « manifester la supériorité cognitive » du narrateur sur ses personnages ; on oublie de rattacher cette technique à une conception du monde, selon laquelle le destin des individus ne saurait être bouleversé indépendamment de l’ordre social.
« Nous devons tolérer que le polar soit à présent disséqué par des universitaires et des journalistes » : dès lors, Manchette pouvait craindre certaines mains indélicates, et de ce qu’elles allaient lui faire subir. Du côté de l’université, voilà comme prévu des formes...

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