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Dossier Jean-Patrick Manchette
Écrivain du mauvais temps

juillet 2008 | Le Matricule des Anges n°95 | par Gilles Magniont

« Je suis belle, ô mortels, comme un rêve de pierre » : l’œuvre de Manchette donnerait raison au vers de Baudelaire ? Mais il y a les lignes - de conduite, de défense, de démarcation - qu’elle ne cesse de déplacer : la preuve par Doug Headline, héritier aujourd’hui absorbé à transmettre.

Un énorme cahier où son père, qui n’en était pas à un « triturage » près, commente les œuvres complètes de Lénine : il rit de la récente découverte, et avoue élégamment des goûts plus « futiles ». Admettons - il a par exemple cofondé la revue de cinéma Starfix, qui brilla pas mal au ciel de nos années 80, traduit le Dark Knight de Frank Miller, plus belle histoire de Batman jamais conçue, réalisé des documentaires (tel qu’Anything for John, sur Cassavetes) et un long métrage fantastique (Brocéliande)… Mais ces temps-ci, Doug Headline se met un peu entre parenthèses, occupé qu’il est à évoquer « Manchette », à l’occasion de la sortie du Journal 1966-1974. Lorsqu’on l’interroge sur les éventuels prolongements de ce volume, le fils ne réagit pas vraiment en opportuniste : « Est-ce que les lecteurs vont avoir envie d’en savoir davantage ? Est-ce que ce davantage remplira autant de blancs ? » On comprend vite qu’il n’est pas question pour lui de presser l’œuvre jusqu’au sang, mais bien plutôt de trouver les meilleures voies d’accès à la réalité d’un écrivain, plus « fragile », plus riche, plus utile que les mythes qui la recouvrent.

Dans le Journal, il est autant question de films que de livres. Mais quel écart entre les aspirations cinéphiles de Manchette et la réalité de ses collaborations : on a parfois l’impression qu’il a travaillé pour le pire du cinéma français…
Ses rapports avec le cinéma ont été désolants, c’est vrai, mais paradoxalement, il était attaché à les entretenir. Il l’a souvent dit : au départ, c’était la voie qui le tentait. Il voulait devenir scénariste, peut-être même réalisateur. Voyant que les sujets de films qu’il écrivait ne passaient pas, il s’est dit : ce n’est pas la bonne méthode, je vais faire des livres qui seront achetés par le cinéma, et je pourrai travailler sur leurs adaptations. Avec Nada et Chabrol, ça s’est bien passé ; puis, très mal avec Mocky, pour Ô dingos, ô châteaux. Il en est sorti tout à fait écœuré. Par la suite, il s’est donc contenté de vendre les droits de ses bouquins et d’adapter ceux des autres, pour financer son activité d’auteur. Alors, même s’il avait une connaissance énorme du cinéma, s’il y réfléchissait beaucoup et aimait en analyser les mécanismes, s’il regardait des films sans arrêt, il a, c’est vrai, travaillé… peut-être pas avec les pires, mais, Chabrol mis à part, disons avec les tâcherons ordinaires du moment - il faut aussi reconnaître que c’est une période du cinéma français dont il n’y a presque rien à sauver. Mais écrire des scénarios lui plaisait, même s’il a vite été lucide sur le résultat à en attendre : ses scripts sont écrits comme du Manchette, souvent intéressants, et les films qui en ont été tirés, non. En tout cas, tout cela a été pour lui une déperdition terrible, il s’est laissé happer, il y a gaspillé beaucoup de temps… C’est dommage. Il faut ajouter que fabriquer des bouquins « vendables » pour le cinéma, selon sa propre formule, c’est ce qui...

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