Moi quand j’étais petit, je buvais les flaques d’eau pour épater les copains. « Il n’épate plus grand-monde, l’ex-livreur de quenelles, même la galerie. Le cul sur sa chaise » design « , il attend. Prend racine. Compte les heures. Tourne en rond. Il est gardien de contact. Promotion Cachan 1987. Avant, on disait gardien de musée. On a anobli le métier pour endiguer la crise de vocation. » J’ai peu de vies derrière moi ", consent notre héros guitariste. Ni à ses côtés. Ses collèges sont des cas pathologiques. Et ça bouillonne. Il y a la coke de Trévise, les seins de Pascale, les tracts du syndicat. Avec un tel cocktail, peut-on imaginer que le musée se transforme en camp retranché, avec prise d’otages ? Attachant, souvent drôle, ce premier roman maintient le lecteur en éveil. Dans la confrérie des losers magnifiques, celui qui voulait égaler Hendrix tient son rang.
LE PATRIMOINE DE L’HUMANITÉ
de NICOLAS BEAUJON
Le Dilettante, 222 pages, 16 €
Domaine français En bref
septembre 2006 | Le Matricule des Anges n°76
| par
Pierre Hild
Un livre
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Par
Pierre Hild
Le Matricule des Anges n°76
, septembre 2006.