Le festival La Mousson d’été qui se déroule autour de deux temps fort, le premier en mai en partenariat avec la Comédie Française à Paris, le second fin août à l’abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson, est un temps de lectures, de réflexions, de rencontres avec des écrivains, accompagné d’éditions de pièces. La collection La Mousson d’été s’est donc enrichie d’un nouveau coffret présentant cette année six auteurs latino-américains. Voici un avant-goût de ce voyage hispanisant avec ce choix subjectif, et donc tout à fait injuste, d’évoquer principalement Des lettres au pied d’un arbre d’Angel Norzagaray. Texte magnifique et poignant sur l’immigration clandestine des Mexicains vers les États-Unis. Alternant des scènes de chœur avec des témoignages comme ceux de la maman sourde ou du fils aveugle, ces récits croisés donnent à entendre la chair de cette détresse, en même temps qu’ils montrent l’invisibilité et le tragique de ces destins. Un chant profond se dégage de ces pages, comme un devoir de mémoire pour tous ces oubliés de l’histoire.
Citons aussi Photomaton de Gustavo Ott ou l’histoire de la mort par balle d’un très mauvais footballeur suivi du défilé à la morgue de plusieurs membres de sa famille. Un humour noir ravageur. De façon générale, ces pièces, traversées par la mort ou la violence, ont une tonicité et une énergie toute particulière.
Théâtre contemporain latino-américain
Les Solitaires intempestifs
Le coffret au prix de 23 € comprend six livres : Perdre la tête de Jaime Chabaud, À l’échelle humaine de J. Daulte, Rafael Spregelburg et Alejandro Tantanian, Des lettres au pied d’un arbre de Angel Norzagarey, La Représentation de David Olguín, Photomaton de Gustavo Ott, La Technique de l’homme blanc de Víctor Viviescas
Théâtre Moisson hispanique
septembre 2003 | Le Matricule des Anges n°46
| par
Laurence Cazaux
Moisson hispanique
Par
Laurence Cazaux
Le Matricule des Anges n°46
, septembre 2003.