Dans ce florilège, le lecteur aura le plaisir de retrouver cet épistolier régulier que fut Georges Perros (1923-1978), régularité dont témoignent les volumes dans lesquels il correspond avec Lorand Gaspar, Carl Gustaf Bjurstrom, Michel Butor ou Brice Parain, et de découvrir Maxime Caron, un écrivain qui débutait dans la carrière des lettres, et que la lecture des Papiers collés avait enthousiasmé. Ce nouveau volume ne présente que les brèves missives que Perros adressa à son admirateur de 1961 à 1977, et dans lesquelles, il faut bien l’avouer, on ne trouve guère à se sustenter. On peut bien sûr y lire quelques conseils d’écriture, rarement complaisants (« À votre place (…) je déchirerais ces poèmes qui doivent vous tenir à cœur, et je continuerais »), des suggestions de lecture (Grœthuysen, le Sartre de Saint Genet), et quelques considérations sur le travail littéraire, Perros confiant ainsi que l’envie d’écrire lui venait parfois dans la rue, ce qui le contraignait à rentrer précipitamment chez lui : « et ça donne trois ou quatre lignes, que je fous dans une caisse, pour que ça »travaille« tout seul »… Des lettres qui donnent donc à lire un écrivain paraissant toujours plus ou moins pressé d’en finir, ne semblant s’y résoudre que par pure courtoisie, comme pour ne pas faillir à son devoir.
L’Autre Région
Georges Perros
Finitude
80 pages, 11,5 €
Histoire littéraire L’Autre région
novembre 2002 | Le Matricule des Anges n°41
| par
Didier Garcia
Un livre
L’Autre région
Par
Didier Garcia
Le Matricule des Anges n°41
, novembre 2002.