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Dossier Michel Surya
La littérature est innocente

septembre 2001 | Le Matricule des Anges n°36 | par Thierry Guichard

En réaffirmant la totale liberté de la littérature, Michel Surya entend bien dresser face au monde où règne la domination, un monde où toute domination est impossible. Politique, son oeuvre est essentiellement littéraire. Elle creuse là où la pensée se refusait à aller : dans l’humus, le très bas, l’humanité humiliée. Sans concession mais pas sans vigueur.

On est frappé d’abord, lorsqu’on rencontre Michel Surya, par l’infinie douceur, la grande délicatesse avec laquelle il vous salue, vous écoute, vous accueille. Cette politesse poussée à l’extrême, cette attention donnée à l’autre sont celles des grands irascibles désireux de protéger autrui des emportements violents de l’angoisse. Cette exigence morale, serions-nous tentés de dire, s’applique aussi aux propos que l’homme confie, ne rejetant aucune question, sinon biographique.
Faites d’incises et de nombreuses digressions, les réponses de Michel Surya empruntent presque toujours un cheminement logique qui procède par élimination, repoussant de deux mots le moins précis. S’appuyant sur la différence de signification entre le mot retenu et le mot rejeté pour approfondir son propos. C’est alors une mécanique de la pensée que l’on voit fonctionner, comme ces horloges suisses dont le boîtier transparent révèle tous les engrenages.
La voix, ténue jusqu’à se faire la petite soeur du silence, épouse les méandres de la réflexion et les intonations d’une langue orale qui ne diffère pas de celle avec laquelle l’homme écrit.

Comment vous définissez-vous : essayiste, biographe, romancier, théoricien, philosophe, directeur de revue ?
Ce dont je voudrais administrer la preuve, c’est qu’il n’y a pas lieu de faire de différence entre la littérature, la philosophie, la pensée et même la politique. Je ne cesse pas d’écrire quoique j’écrive de la théorie politique, c’est-à-dire je ne cesse pas de penser la politique à l’intérieur des possibilités de la littérature ; et je ne vois pas la littérature autrement que comme modalité de la pensée, pas n’importe quelle pensée sans doute, celle en fait que la philosophie a écartée ; une pensée basse, sale, angoissée. C’est le sens du travail qu’en essayiste, qu’en philosophe, qu’en écrivain aussi, j’ai fait avec L’Imprécation littéraire. C’est-à-dire essayer de lire la littérature comme le moyen le moins familier, le moins fréquenté, de la possibilité de penser, et la philosophie comme la modalité dont l’art s’est retiré. Le hasard a voulu que les choses soient jusqu’ici venues séparément : qu’il y ait eu, d’un côté, des essais, des essais, disons politiques, et des essais, disons littéraires et philosophiques ; et de l’autre côté, des récits. Mais c’est justement avec quoi je tente d’en finir. La classification par genres est quelque chose, non pas que je récuse, mais dont je souffre et dont je vais tenter de me débarrasser dorénavant.

Nietzsche appelle à ce que viennent les philosophes-artistes et il donne la variante d’artistes-philosophes. Vous vous sentez philosophe-artiste ou artiste-philosophe ?
Il faudrait que le philosophe ne cesse pas d’être artiste et que l’artiste ne cesse pas d’être philosophe (sans perdre non plus de vue ce que disait Deleuze : que l’art pense). La possibilité qui est donnée à l’art de penser, il ne suffit pas de dire qu’elle n’est pas...

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