L’auteur du Maître et Marguerite fut aussi un dramaturge prolifique. La présente comédie, restée inédite de son vivant, ne fit donc pas rire grand-monde et surtout pas les censeurs soviétiques qui discernèrent dans cette histoire de voyage fantastique -Ivan le Terrible et un concierge moscovite homonyme échangent leurs espaces-temps respectifs- de fâcheuses allusions au régime stalinien. L’époque (1934, soit le début des grandes purges du Petit père des peuples) n’était pas aux demi-mesures et la pièce fut donc interdite immédiatement après la générale. Il s’agit pourtant d’un texte des plus réjouissants, émaillé de situations burlesques et de répliques dignes de passer à la postérité : « Je ne parlerai à aucun prix avec un étranger. D’ailleurs, dans les langues étrangères je ne connais que les mots révolutionnaires, et j’ai oublié tout le reste. ».
Éditions de l’Agly
Traduit du russe
par Lucile Négel
90 pages, 45 FF
Théâtre Ivan Vassiliévitch
mars 2000 | Le Matricule des Anges n°30
| par
Eric Naulleau
Un livre
Ivan Vassiliévitch
Par
Eric Naulleau
Le Matricule des Anges n°30
, mars 2000.