L’homme déchiré entre l’éternité et le néant, entre la bête et Dieu, un homme torturé, séparé, aux confins de la folie, hante ces deux pièces de René Zahnd. « Laissez-moi rédiger le livre que seuls/ Sauront lire les dieux et les oiseaux/J ’ai en moi le souvenir/ De ceux qui inventèrent le feu… ». À partir de grands mythes comme celui de la tour de Babel, dans une langue puissante alternant de grandes envolées lyriques et des phrases saccadées, brisées, René Zahnd reconvoque un passé ancestral, comme pour une ultime veillée funèbre de l’humanité. La mort est omniprésente. Les spectres de Strindberg et d’Ibsen semblent même hanter L’Ile morte. « Écrasés par le ciel, repoussés par la terre… », la mort sur l’épaule, les protagonistes de Zahnd tentent désespérément de « nommer leur solitude ».
Éditions Théâtrales
110 pages, 98 FF
Théâtre L’Ile morte et Les Hauts territoires
août 1999 | Le Matricule des Anges n°27
| par
Laurence Cazaux
Un livre
L’Ile morte et Les Hauts territoires
Par
Laurence Cazaux
Le Matricule des Anges n°27
, août 1999.