Du propre aveu de Vladimir Nabokov (1899-1977), L’Enchanteur fut rédigé en deux petits mois, d’octobre à novembre 1939. Ce très court récit portait alors la signature de « V. Sirine », le nom de plume que Nabokov s’était choisi pour se distinguer de son père (dont l’engagement politique avait fini par lui coûter la vie).L’intérêt de ce petit roman est double : il appartient tout d’abord au domaine très limité des textes de Nabokov redécouverts (l’auteur n’en posséda aucun exemplaire jusqu’en 1959) ; il constitue en outre l’ultime texte que le romancier ait écrit en russe, quelques mois avant son départ aux États-Unis où il adopterait définitivement la langue anglaise.Abandonnant une nymphette à une concupiscence pédophile, L’Enchanteur peut être tenu pour le prodrome de Lolita(1958), ce « best-seller » jugé scandaleux mais qui propulsa Nabokov parmi les ténors de la littérature moderne.
L’Enchanteur
Vladimir Nabokov
Traduit de l’anglais par Gilles Barbedette (à partir de la traduction de Dmitri Nabokov, du russe à l’anglais)
Rivages poche, 136 pages, 45 FF
Poches L’Enchanteur
juillet 1997 | Le Matricule des Anges n°20
| par
Didier Garcia
Un livre
L’Enchanteur
Par
Didier Garcia
Le Matricule des Anges n°20
, juillet 1997.