Michel de Marolles (1600-1681), abbé de Villeloin, était plus préoccupé d’art que du salut des âmes. Devenu l’archétype du collectionneur en réunissant plus de cent mille estampes, il fut aussi un traducteur prolixe doublé d’un vulgarisateur à l’usage des courtisans. Extraits de la version qu’il donnait en 1667 de l’Histoire auguste (recueil de trente biographies d’empereurs romains probablement rédigées au Ve siècle), la Vie d’Adrien et la Vie d’Héliogabale ont récemment encore imprimé leur marque à notre littérature. Marguerite Yourcenar y a trouvé la matière de ses Mémoires d’Hadrien et Artaud, fasciné par les désordres immoraux du court règne d’Héliogabale, a décerné au tyran le titre d’anarchiste couronné. Moqué par ses contemporains pour la maladresse de ses traductions, Michel de Marolles, qui ne reculait certes pas devant l’anachronisme, reste malgré tout le médiateur privilégié de ce patrimoine lointain.
Le Promeneur
coll. le Cabinet des lettrés
123 pages, 75 FF
Histoire littéraire Vie d’Adrien. Vie d’Héliogabalde
décembre 1994 | Le Matricule des Anges n°10
Un livre
Vie d’Adrien. Vie d’Héliogabalde
Le Matricule des Anges n°10
, décembre 1994.