Deux ou trois fois par semaine, les manuscrits arrivés par la poste - 12 par jour ouvrable, soit 3000 par an - après avoir été numérotés et enregistrés, sont apportés par cageots dans le bureau d’Hubert Nyssen. Avec Bertrand Py, directeur de l’éditorial, ils se partagent équitablement les lots. « Tous les manuscrits sans exception passent par nos mains. On feuillette, on flaire, on lit un passage ici, un passage là. » Quelques manuscrits surnagent de ce premier tri qui sont envoyés à des lecteurs, « sauf s’il y en a un qui nous brûle véritablement les doigts ». A partir des notes détaillés des lecteurs, la décision est prise. Si vous n’avez aucun signe six semaines après la réception d’une première lettre qui vous a donné acte de l’arrivée du manuscrit et son numéro d’enregistrement, vous faites partie des 2 998 perdants de l’année, cela dit pour vous consoler.