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Être gay en Russie
Lmda N°251 Écrit en français, Espèces dangereuses est l’évocation d’une parenthèse qui n’a pas duré : quelques années où l’on a cru que la liberté sexuelle était possible à Moscou. Il ne faut pas se mentir : ça serre le cœur de lire ce roman bourré de sincérité, qui transpire l’expérience personnelle par tous les pores, entre chaque mot. Soit un jeune homme, en Russie. Sergueï Shikalov, né en 1986, raconte ses années 2000, pendant lesquelles les gays russes ont cru à une possibilité de liberté. Hélas… Le triste dictateur, qui a annexé la Crimée en 2014 et envahi...
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Domaine étranger Des mythes à la lettre Dans un roman sombre, cruel, à l’humour acide, Kristian Novak dénude une enfance chaotique à l’aube de la balkanisation de la Yougoslavie. Qui n’a jamais souhaité la disparition de quelqu’un ? C’est même un comportement normal, œdipien quand il s’agit du père pour un garçon. De là à ce que Matija en assume la disparition et celle de tous les suicides étranges qui frappent le roman ? Pourquoi tant de fadaises débitées aux enfants ? Devrait-on leur dire la vérité ? Que la vie, si belle soit-elle, a bien une date de péremption et que la mort ne s’explique pas, reste un...
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Domaine français Comme une respiration d'orage Emprisonnant présent et passé dans une relation ténébreuse, Velibor Colic écrit pour débusquer les multiples visages d’une guerre qui l’obsède. Ni tout à fait autobiographie ni tout à fait roman, Guerre et pluie relève de la littérature-vie. C’est un de ces livres qui découlent de chocs reçus et d’états d’exception qui se sont noués en noyaux d’écriture, et sont devenus la source d’un légendaire intime et infini. Un « à dire » que Velibor Colić définit en disant qu’il est du roman « vécu et imaginé dans l’impossible espace entre : je ne mens pas et je me souviens ». Enchaînement de...
Chronique
En grande surface
En grande surface
par Pierre Mondot
Drôle d’Œdipe
On attendait l’automne pour savourer le dernier Modiano en sa bruine mais alerte, voici que soudain les sirènes de l’édition retentissent au signal d’une intrusion : un inconnu de 25 ans a vendu en deux mois ses confessions cent mille fois. La presse repère dans ce succès aussi rapide qu’imprévisible les signes d’un véritable phénomène de société. Sans surprise, le Matricule exige une enquête. Patrick attendra.
Mais ça alors quel hasard et que le monde est mince puisque Panayotis Pascot (le phénomène observé) accéda à la notoriété par la même rampe que Lilia Hassaine, commentée dans...
Le Matricule des Anges n°248
un auteur
Mireille Gagné
Chronique
Traduction
Traduction
Charles Bonnot *
Fuck Up, d’Arthur Nersesian
Tu aurais le temps pour une trad à rendre en février ? Je crois que le texte pourrait te plaire.
– Je devrais pouvoir m’organiser, c’est quoi ?
– Ça s’appelle The Fuck-Up, d’Arthur Nersesian. C’est sorti en 1991, c’était son premier roman, il a été racheté par MTV Books puis il a un peu disparu des radars, il est quasiment introuvable aujourd’hui. Ça se passe à New York dans les années 80, c’est bien déglingué et assez mélancolique, tu le lis et tu me diras ce que tu en penses ? »
Je l’ai lu, j’ai dit ce que j’en pensais et je me suis organisé. Pourquoi ?
Parce que bien évidemment...
Le Matricule des Anges n°245
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Domaine étranger Pavane pour un pays défunt En une fresque ambitieuse et savamment construite, Regina Scheer ressuscite, de la Seconde Guerre mondiale aux années 2000, la RDA et certains de ceux qui y vécurent, jusqu’à la fin. Peut-être vous est-il arrivé, à la lecture, par exemple, de Guerre et Paix ou des Frères Karamazov, de ressentir l’utilité de dresser une liste des personnages ou un arbre généalogique, pour vous y retrouver ? Regina Scheer, à la suite des 385 pages de ce roman, s’en charge pour nous : elle nous présente « Les protagonistes », soit la douzaine de personnages principaux qui s’y croisent (nous en rencontrerons d’autres, bien sûr, plus...
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Poésie Le William Blake des plages De la mer comme « temps liquide » aux nouvelles Amériques promises par l’espace galactique, où est la frontière entre image et réalité ? Jacques Darras, chevauchant vers et prose, s’est lancé à sa recherche. Porté par une respiration d’espaces et de siècles, un mouvement d’expansion anime le nouveau livre de Jacques Darras. Divisé en deux parties, « La mer en hiver sur les côtes de la Manche » écrite en vers libres, et « L’imagination et le pur vertige d’exister », en prose, il traite de la vie à travers notre relation à l’espace-temps et aux images de la « réalité ». Tout commence avec la mer, « sa respiration palpable, palpitante d’Infini »...
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Poches Chasseur d'insolite Braconnier de merveilles, collectionneur d’instants et d’objets de nature, Patrick Cloux nous dévoile les bonheurs de la marche à l’estime. Tout en sensations buissonnières, en en-allées heureuses, en manière délivrée d’être au monde, la chronique de nature qu’est Marcher à l’estime, un livre dont la première édition remonte à 1993, c’est-à-dire bien avant la vogue des marcheurs béats d’aujourd’hui. Recueil de glanes, d’expériences vécues, d’instantanés, collection d’émerveillements, de choses vues, ce livre est le fruit d’une germination ininterrompue, nourrie au fil des...
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Théâtre Cœurs de femmes Valentine Sergo ausculte une société qui déraille. Il y en a des cœurs qui battent dans cette histoire. Et il y a Nour pour s’en occuper. Nour est cardiologue. Enfin, interne en cardiologie. Et ce ne sera pas facile pour elle d’intégrer le service de l’hôpital puisqu’elle est maghrébine : « Nous devons respecter les quotas d’étudiants étrangers. Ce sont d’abord les étudiants en provenance d’autres pays européens qui sont retenus, puis, s’il reste de la place, les étudiants...
Égarés, oubliés
par Éric Dussert
Eaux dormantes
Provençal exilé, Gaston Baissette (1901-1977) a célébré les cabaniers de son enfance et la magie de leur étang.
Au moment où Jacques Yonnet, Robert Giraud et Jean-Paul Clébert concoctent chacun leur grand livre sur les marginaux et la vie populaire de Paris (Rue des maléfices, Le Vin des Rues et Paris insolite) Gaston Baissette a une bonne tête d’avance. Son roman L’Etang de l’or, ouvrage tout à fait virgilien publié en 1946, est destiné à tourner quelques têtes. Celle du poète Yves Martin par exemple, qui n’a jamais cessé de faire l’éloge de ce livre magique – il a connu cinq rééditions depuis, et n’a pas fini de séduire.
Évidemment, ça n’était pas là le coup d’essai de Gaston Baissette, jeune...
Le Matricule des Anges n°136