RUBRIQUE
Les mains dans la lutte
La chronique de Charles Robinson
Les articles
W****
Elle parle des fleurs à l’hôpital. Des blouses blanches et des attentions. Elle parle d’une aventure joyeuse et colorée. Elle parle de contrastes. Elle dit : « Je n’ai jamais eu autant de livres au pied de mon lit. Autant d’espace pour les lire. Il y en avait toujours un ou deux glissés sous les draps. Et quand une infirmière me demandait ce que j’en avais pensé, je cherchais, parce que celui-là m’avait échappé. Je ne m’en souvenais pas. »
D’ailleurs, elle ne se souvient plus tellement de ce qu’elle a lu. Et ce n’est pas important. L’important, c’est cette atmosphère douce d’ailes de...
G****
Dès 12 ans elle s’installait avec un livre sur les masques Dogon, ou le trekking en Inde, ou les plus belles forêts du Canada, ouvert à la page des cartes, et elle passait une heure entière sans bouger. Elle occupait tout un dimanche après-midi à dessiner des frontières et colorier la mer en trois nuances de bleu.
Elle dit : « Je me souviens encore de plein de noms. Une carte, c’est comme le...
C****
Il y a les usagers. Il y a l’institution. Et lui modifie, en dépit du guichet, la relation instaurée entre les deux. Ça passe par des choses très simples. Il tutoie les clients (clac-clac, ça c’est le bruit de la balle engagée dans le canon du gun tenu par le formateur assurant la formation continue des guichetiers, dont la moue sévère annonce « Fatal Error ! »). Il repousse loin la logique...