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Demain, je vivrai
José Vieira, fils de travailleur portugais, fait le récit de son enfance dans un bidonville. Un texte fort, pudique et politique.
À l’école, il se tient à carreau. En quelques mois, il a appris le français, appris à encaisser les railleries des autres gosses. Il ne connaît pas les feuilletons de l’époque, Zorro, Thierry la fronde. Chez lui, il n’y a pas de télé encore moins d’électricité. Quant à l’eau, il faut vaincre une boue gluante pour aller remplir ses seaux. La maison de José Vieira, c’est une baraque, une parmi tant, plantée le long de la nationale 20, du côté de Massy. Au loin, des immeubles qui, le soir, s’illuminent comme un rêve inaccessible. Le village de José Vieira s’appelle Bidonville. Il a...
Un livre
Long Séjour
de
Jean-Noël Pancrazi
Long Séjour
Court roman que ce Long Séjour paru dans la collection L’Un et l’autre. Bref mais diablement beau. Le narrateur raconte la vie étriquée de son père qui s’éteint dans la maison de retraite Eugénie. Jean-Noël Pancrazi mène ce portrait avec un sens des détails impressionnant, une précision quasi chirurgicale des mots. L’homme n’est pas tendre avec son géniteur, il dit la vérité, il ne la...
Un livre
Assassinat d’un garde
de
Marcel Cohen
Le roman de l’intuition
Assassinat d’un garde ressemble à la quête sans illusion du sens suprême qui légitimerait nos vies, qui expliquerait notre présence au monde.
Quatorze récits composent le nouveau roman de Marcel Cohen, Assassinat d’un garde. Cela devrait suffire à classer l’ouvrage parmi les recueils de nouvelles. La définition du genre littéraire pourrait n’avoir guère d’intérêt : récit ou roman, on attend d’un livre d’abord qu’il nous touche. Pourtant ici, l’appartenance au genre romanesque a son importance. Le premier et le quatorzième récits de...
Les mots désincarcérés
Dans Prison, François Bon, comme un ouvrier habile et attentif, libère le discours informulé des exclus. Et révèle une autre approche de la ville.
Pendant plusieurs mois, tous les mardis, François Bon s’est rendu au Centre de jeunes détenus de Gradignan, près de Bordeaux, pour y animer un atelier d’écriture. Il y avait là, parmi d’autres, un certain Brulin Jean-Claude (c’est du moins le nom qui lui est donné dans le livre), un détenu un peu à part et attachant. Et puis Brulin, libéré, n’est plus venu. Quelques jours plus tard, le...
Colère
Le roman, pour François Bon, ne saurait dire la vie dans la ville. Impatience part de cette impossibilité.
Impatience est un livre à part dans l’œuvre de François Bon. Un livre qui se refuse à lui-même, qui ne se laisse pas écrire. Un livre d’insatisfaction, et difficilement lisible en tant que tel, mais qui dans sa difficulté, dans le constant refus que dans ses phrases il nous oppose, érige en nos pensées de claires délimitations, constamment nous ramène à l’impuissance, à notre enfermement,...