RUBRIQUE
Des plans sur la moquette
La chronique de Jacques Serena
Les articles
Le sens de la marche
Je suis chez moi, dans mon jardin, fin d’après-midi, quand tout à coup Pauline débarque. Mon amie Pauline, jeune femme mais allure de fille, pas grande, bonnes joues, sauvage, domiciliée chez ses parents. Des années que je la connais, elle venait à mes premiers ateliers d’écriture sur Toulon et reviens dès qu’elle apprend que j’en refais dans le coin. Comme tout le monde aujourd’hui, elle a du mal à tenir le coup, à supporter les conditions, questionnaires, convocations, comptes à rendre, tout ce qui est à tout bout de champ imposé aux jeunes femmes dans son genre, sauf que chez elle...
Désastre favori (n°2)
Essuie cette tache de vin sur ta jupe beige. Cette trace ronde de pied de verre, efface-la. Enlève, fais disparaître. Avant que je doive te le demander. Avant que je doive insister et insister. Avant même, il aurait fallu, si c’était encore possible, avant que le pied de verre ait touché le tissu. Qu’il l’ait souillé. Corrompu. Fais tout ton possible, mets tout ton cœur à essayer d’effacer...
Une autre sirène
Il y a toujours eu, ici ou là, de ces noyaux d’êtres un peu singuliers qui se sont connus, se sont reconnus, se sont aimés les uns les autres avant de l’être par le public. De ces êtres qui spontanément se sont attirés, se sont compris, ont partagé, échangé, se sont poussés les uns les autres vers ce que chacun pouvait devenir.
Dans un de ces noyaux qui s’est formé à un moment donné dans le...
Un soir du mauvais côté
Ces histoires de minotaures, mi-bête mi-homme. Ou nos origines mi-ange mi-bête. Une idée qui résonne en nous. La bête en nous qui prend le dessus un soir sans prévenir. La bête blessée. Ce qu’on se retrouve alors à faire, à être. Et qui va juger ça ? Le juge a souvent une expérience de retard. Ces histoires de sage et de fou, sagesse d’être fou, folie d’être sage, etc. Le jour où le juste...
Le rond de mon pied de verre de vin sur sa robe
Qu’est-ce qu’on espère encore d’une fille qui, la première fois qu’on l’a vue, s’est mise intégralement nue pour venir se coucher à côté de nous qui étions nu aussi ? Une fille qui, la première fois qu’on l’a vue, durant trois-quarts d’heure, intégralement nue, s’est tournée, retournée, montrée à nous sous toutes les coutures ?
C’était pour une séance de photos, pour un ami, c’était...