La rédaction Thierry Cecille
Articles
Une guerre sans fin
Du ghetto de Wilno au procès de Nuremberg, Emil Marat nous conduit sur les pas de Juifs qui se voulurent combattants, puis justiciers.
Il arrive qu’un titre, même si ou parce qu’il se veut frappant, symbolique, soit assez trompeur – et c’est ici un peu le cas. La quatrième de couverture s’en mêle et nous pensons, dès l’abord, que ce livre va relater, avant tout, un projet longtemps mystérieux. Un groupe de partisans juifs auraient eu le dessein, dès la défaite de Hitler, de venger les leurs en empoisonnant l’eau potable de plusieurs villes d’Allemagne, dont Nuremberg, puis, plus modestement, des camps où les Alliés emprisonnaient des soldats allemands. Leur groupe se nommait, en effet, Nakam, c’est-à-dire Vengeance en...
Un livre
Le Ramier
de
André Gide
L’immoraliste revient
André Gide serait-il devenu aujourd’hui si scandaleux ? La publication du Ramier, court texte inédit et charnel, s’accompagne d’un pudique arsenal de précautions.
Ou bien : voici un fragment autobiographique, d’une dizaine de pages -Gide, en 1907, approche de la quarantaine, et, ce soir d’été, avec d’autres notables, il fête l’élection de son ami Eugène Rouart « au conseil d’arrondissement » d’une bourgade du Sud-Est. Dîner, bal populaire avec « orchestre médiocre » mais « foule attrayante ». Les trois « estafettes bicyclistes de choix », en...
Le mélange des arts
Disciple attentif, Rilke apprit beaucoup de Rodin. Le travail tout en subtilité de la graphiste Kitty Sabatier donne un souffle pénétrant à la réédition de cette correspondance.
Chaque existence d’artiste, d’écrivain, suit un rythme qui lui est propre : à l’irruption météorique de Rimbaud s’opposerait le mûrissement, la germination presque végétale de Rilke. Il le sent, le sait -et tente de ne pas, au moins, y faire obstacle : il doit nourrir cette croissance, accepter que les feuilles mortes se détachent, que des branches tombent. Ainsi, laissant de côté ses...
Des livres
La Vie est belle, mon vieux
de
Nâzim Hikmet
Paysages humains
de
Nâzim Hikmet
De l’espoir à vous faire pleurer de rage
de
Nâzim Hikmet
Hikmet ou l’ardeur
Il connut la prison et l’exil, prônait l’amour et l’action. Voix des sans-grade, le poète turc n’a jamais renconcé à son idéal. Trois livres essentiels sont à redécouvrir.
En ces temps de révisionnisme revanchard et d’amalgames jésuitiques, quand après avoir dénoncé Le Passé d’une illusion, on se fait fort d’établir Le Livre noir du communisme, il peut être salutaire de se souvenir que pour des milliers d’hommes l’idéal communiste ne fut pas seulement une idéologie, mais bien plutôt un espoir, à vous faire pleurer de rage, oui, à sacrifier votre vie dans la...
Un livre
Départ et retour
de
György Konrád
Candide en Hongrie
Ce Départ et retour de György Konrad, hongrois lui aussi, peut être lu en écho au célèbre Être sans destin de Imre Kertész, que le prix Nobel vient de récompenser. Renaissent, dans ce récit d’une enfance bouleversée par la Shoah, les odeurs, les sons, les couleurs et les visages d’une bourgade perdue à la frontière de la Roumanie -d’où Konrad devra fuir pour Budapest, puis revenir, après la...