La rédaction Richard Blin
Articles
Quand l'oreille écrit
Aventurier du calembour, explorateur de l’à-peu-près et grand jouisseur de mots, Jules Vipaldo conjugue le plaisir textuel à la jubilation de « l’ouïssance ». Le résultat est un livre érotico-poético-déconnant.
À tous ceux qui pensent que la littérature, l’écriture, c’est toujours sérieux, les lignes qui suivent ne sauraient convenir. Elles s’adressent plutôt à ceux qui, dans la lignée du Rimbaud aimant les peintures idiotes, les enluminures populaires, les livres érotiques sans orthographe et les refrains niais, ont parfois besoin d’être détournés de certaines habitudes du sens, ont besoin de fuir l’univocité et la clarté signifiante, de retrouver un peu de l’étonnement premier face à la présence nue des mots – leur forme, leur figure, leur matière – et de renouer avec le plaisir des yeux et de...
Un livre
N’aie pas peur (suivi de) Images naturelles
de
Pentti Holappa
N’aie pas peur
De Pentti Holappa, poète finlandais né en 1927, grand amateur de littérature française (il a traduit Robbe-Grillet comme Beckett), n’étaient accessibles qu’un recueil anthologique et un roman (cf. MdA No37). Dans N’aie pas peur on retrouve la même langue fluide, mélancolique comme une valse de Sibelius. Entre « le chuchotis électrique de l’ordinateur » et « les fortifications de l’illusion...
Le grand maudit
Lire Sade, c’est découvrir la violence nue d’une écriture qui dévoile la férocité du désir et érige la soif d’absolu érotique en pensée de l’inconcevable. Non sans humour ni ironie.
Bien qu’on sache depuis longtemps que le roman ne relève ni de l’utile, ni de l’agréable, ni du vraisemblable mais plutôt de l’art d’explorer des aspects inconnus de l’expérience humaine dans un cadre où le jugement moral est suspendu, l’œuvre romanesque de Sade continue néanmoins de déranger. C’est que – située au carrefour de ces violences fondamentales dont Bataille n’aura cessé de sentir...