La rédaction Guillaume Contré
Articles
Des livres
Halage
de
Patrick Wateau
L' Immobilité et brin d’herbe
de
Serge Nuñez Tolin
Fragments sur l'atelier
Deux recueils abordent chacun à leur façon une poétique de la brièveté, oscillant entre la tentation de l’aphorisme et le concassement des images.
Maison « d’auteur », le Cadran ligné, dirigé par le poète Laurent Albarracin, publie peu mais bien. Deux nouveautés à son catalogue le démontreront une nouvelle fois : Halage, de Patrick Wateau et L’Immobilité et un brin d’herbe, de Serge Núñez Tolin. Les associer, au-delà de leur éditeur commun, n’est pas totalement capricieux, l’un et l’autre pratiquent ici une poésie qui procède par éliminations plutôt que dans l’expansion. Des poèmes courts, donc, qui forment des séries et qui, page après page, enrichissent un sens toujours un peu fuyant, sur le mode du pied de nez : c’est...
Splendeur et décadence
Un jeune homme chic est le journal d’une année particulière : 1977, celle du punk qui, davantage qu’un mouvement musical, aura peut-être été cette année-là (avant de perdre très vite, comme souvent, son essence initiale) un monde de possibilités nouvelles, un « no future » offrant paradoxalement une forme de futur instantané à vivre au présent. 1977, en tout cas, nous dit Alain Pacadis, est...
Le Grand Burundun-Burunda est mort de Jorge Zalamea
La tradition latino-américaine n’est pas avare, à considérer l’histoire du continent, en littérature centrée sur la figure de l’éternel caudillo ; le « roman de dictateur » y est presque une tradition en soi (dont l’un des sommets pourrait être Moi, le suprême du Paraguayen Augusto Roa Bastos). Dans ce contexte, Le Grand Burundun-Burunda est mort, long poème narratif aussi lyrique et baroque...
Soupe à la tortue
De la conjonction d’une tortue en aquarium et des œuvres complètes d’un écrivain oublié naît l’étincelle prodigue du dernier opus d’Éric chevillard.
On connaît l’intérêt d’Éric Chevillard pour le monde animal : c’est l’apparition inopinée d’un hérisson « naïf et globuleux » sur le bureau de l’auteur qui déclenche l’écriture de Du hérisson, tandis que dans Sans l’orang-outan il s’agit d’étudier les conséquences insoupçonnées de la disparition du primate (de même que dans Dino Egger, la non-existence du personnage principal modifiait...
Une incessante quête de l’esprit
Cette première traduction d’un des grands textes autobiographiques de l’Uruguayen Mario Levrero est l’opportunité de découvrir un remarquable héritier contemporain de Kafka, qui n’aura cessé d’écrire à la recherche d’une vérité fuyante de l’être.
Alors qu’il aura vécu toute sa vie dans un relatif anonymat et une grande précarité économique, la reconnaissance du travail de Mario Levrero (1940-2004) ne cesse de prendre de l’ampleur, aussi bien en Amérique latine qu’en Espagne, principalement depuis la publication en 2005 de son grand livre posthume La novela luminosa (qui sera prochainement traduit en français). S’agissant d’une œuvre...