La rédaction Dominique Fabre
La révolution – chronique
Jusqu'au dernier grand soir
Dans les internats où j’étais on a fait pas mal de révolutions. Moi en général, comme j’étais boursier j’étais plutôt contre, surtout au début. Ma mère touchait un peu d’argent pour que je sois élevé chez les saints-pères. Puis, d’accord, mais quand même ! Il y a des circonstances où on ne peut pas ne pas monter au créneau. C’était hier, avant. Nos révolutions déjà préhistoriques, j’y pense souvent. Je les regrette un peu, et pour certaines d’entre elles, je me dis qu’on aurait dû les continuer, toute la vie en révolution, à force, on aurait pu changer des choses. Mais bon, comme on...
Choses vues – chronique
Il est bien le nouveau ?
Quand même, on aura attendu bien longtemps qu’il se passe quelque chose. Dans mon quartier les gens n’ont pas manifesté une très grande joie aux élections. Ils sont bien loin de tous voter, en fait. N’empêche, est-ce que j’ai rêvé ou bien certains étaient plus souriants ? Bien sûr, la plupart des habitants du Château des Rentiers n’attendent aucune amélioration nette de leur situation. Mon voisin le jardinier a remis ses vieilles tennis car ses neuves s’abîmaient trop vite, avec toute cette pluie qu’on a. Ses yeux si bleus, est-ce que je vous en ai déjà parlé, sans trop me souvenir, sans...
Tour et détour
Avec mon copain Gil sans le faire exprès des antennes ont dû nous pousser quand on était voisins de table et de lit au collège des curés, à 14 ans. Ça fait donc une petite éternité que l’un appelle lorsque l’autre pense à le faire et la dernière fois, on était synchrones à la minute près ! Comme quoi j’avais bien raison de m’inquiéter. Dans sa cambrousse du sud-ouest le dernier jour de son...
Machines pour écraser
Ma sœur m’a appelé de chez elle, aux États-Unis, elle voulait savoir comment c’était, les manifestations. C’est vrai ? Mais oui, pourquoi tu me demandes ? Pour rien. Le président n’est pas trop bien considéré là-bas, où on se moque pas mal des Français : elle voulait savoir si c’était mérité. à cent pour cent, je lui ai dit. C’est triste, elle avait vraiment le cœur gros. Et les Gitans, ils...