La rédaction Chloé Brendlé
Articles
Croire au noir
Deux ans après Ceux du noir, Marielle Hubert persiste en signant un deuxième récit âpre et perturbant sur sa mère et l’enfance incurable de celle-ci, Il ne faut rien dire.
Drôle d’adresse au lecteur à l’orée d’un livre que celle-ci : Il ne faut rien dire ! Plusieurs voix se battent dans ce titre, celle de la menace, celle de la peur, celle du défi aussi. C’est en tout cas, à l’heure d’après #MeToo, une injonction qui semble aller à contre-courant des témoignages qui se sont multipliés dans la presse (à propos de Matzneff, PPDA, Depardieu, tant d’autres) et dans les librairies (entre autres La Familia grande, de Camille Kouchner, Le Consentement, de Vanessa Springora et tout récemment, Notre silence nous a laissées seules, de l’actrice Judith Chemla). De...
Un livre
Bonheur fantôme
de
Anne Percin
Bonheur fantôme
Si le bonheur ne fait pas d’histoires, son apprentissage, lui, peut donner lieu à un roman. Anne Percin, qui signe son premier récit de fiction pour adultes, nous le prouve. Pierre, 28 ans, anciennement parisien, vit depuis quelque temps aux Champs baillés, dans une « campagne sincère, sans apprêts, sans folklore », au bord d’une route. Autant dire que la fuite à la campagne ne signifie pas...
Adieu Zanzibar
Tout est éparpillé, dispersé aux quatre coins du monde. Personne ne peut retrouver personne. « Ainsi parle Rashid, le narrateur de cette histoire plurielle. Nombreux en effet sont les personnages qu’il évoque : Martin, le voyageur perdu dans l’Empire colonial britannique d’Afrique noire, et Rehana l’indigène, à la fin du XIXe siècle. Puis le deuxième couple interdit, Jamila et Amin, dans les...
Un livre
Un homme louche
de
François Beaune
Le monde de travers
Dans ce premier roman drôle et noir, journal de la bêtise ordinaire, François Beaune nous convie à partager l’étrange familiarité du louche.
Ce premier roman a pourtant tout pour déplaire : une forme a priori nombriliste et auto-flagellante, celle du journal, et un narrateur non dénué de narcissisme, convaincu d’avoir des « superpouvoirs ». Dont celui de lire dans la tête de son écervelée de sœur, à la « psyché mort-née », fascinée par le monde aquatique, notamment en la personne de sa pieuvre domestique. Il est considéré par ses...
Un livre
Contrebande
de
Enrique Serpa
En eaux troubles
Un classique des lettres cubaines, signé Enrique Serpa, sur fond de goélette, de contrebande, et de fraude fictive.
Dans les malles de l’Histoire, on retrouve de vieilles fripes ; on en sort aussi parfois de petits trésors. Le premier roman du Cubain Enrique Serpa, qui parut en 1938, et qui vient seulement d’être traduit en France, fait indubitablement partie de ceux-là. En arrière-plan de ce faux-vrai livre d’aventures, l’atmosphère des années 20 dans les eaux des mers du Sud et entre les frontières...