éditions Théodore Balmoral
A propos
En feuilletant
Rehauts, c’est un principe, tente d’établir des points de rencontres entre écrivains et peintres (ou l’inverse, ces derniers, Pomereulle et Potage, faisant l’en-tête du sommaire). Pour cette sixième livraison, les voix se font intimes, c’est un murmure de textes qui requiert du lecteur une dispositition silencieuse. Bo Carpelan, (que publiera bientôt L’Atelier La Feugraie), grave des figures d’absence par une écriture d’une douceur bien incisive (« Pourquoi la grande maison est-elle sans lumière,/ toute la vaisselle laissée en plan, le jardin rendu à l’état sauvage ?/ Personne n’est là...
Ouvrages chroniqués
L' Ami du jars
de
Guy Goffette
Poète (La Vie promise, Gallimard 1991), Guy Goffette taquine aussi la prose (Verlaine d’ardoise et de pluie, Gallimard 1995) avec un même bonheur. Encore que le mot « bonheur » ne soit guère adéquat à définir l’univers de cet écrivain. Pour preuve ce court récit, embourbé comme un air de blues sous « un ciel plus souvent bas qu’à son tour ». L’Ami du jars raconte trois fois rien : la solitude d’un homme au désir trop vaste dans un village à l’horizon trop petit. Un homme qui, comme chacun, a laissé derrière lui son enfance et ne s’en remet pas. Un homme dont « le coeur tout à coup...
Le Bois du chapitre
de
Pierre Bergounioux
1996
Avec ses trois nouveaux livres, Pierre Bergounioux poursuit son chemin dans la forêt des souvenirs et compose une carte intime aux mille reliefs. Une carte pour chercher la source.
Pierre Bergounioux aime à dire que son œuvre est une sorte de forêt dans laquelle il a à se perdre et à affronter des puissances ennemies mais où par bonheur surgit de temps à autre un chemin d’entre les branches. Sans doute n’y a-t-il pas meilleure illustration de l’entreprise de l’auteur que ces trois nouvelles publications dont on pourrait dire que l’une est une route (Le Chevron), l’autre un chemin (La Mort de Brune) et la troisième une clairière (Le Bois du chapitre). Le champ spatial de la mémoire de l’auteur dans lequel chaque livre a été élaboré se rétrécirait un peu plus d’un...
Fond d’Œil
de
Antoine Emaz
Antoine Emaz, dont Deyrolle a publié cet hiver Entre, écrit une poésie bornée. Et la qualifier ainsi signifie qu’elle répète en elle ce qui ne cesse de l’assaillir, et de la marquer : quelque chose insiste et fait retour en elle, parce qu’en face, dehors, il y a des choses qui font obstacle, quelque chose qui nous empêche de passer d’un point à un autre sans qu’il y ait un heurt, ou un incessant va-et-vient entre deux bornes. Chez Antoine Emaz, depuis Poèmes en miettes (Tarabuste), En Deçà (Fourbis) ou C’est (Deyrolle), ce sont des choses simples, jetées devant nous (ce peut être une...
Une théorie d’écrivains
de
Christian Garcin
2001
Dans le sillage de son premier roman, Le Vol du pigeon voyageur (Gallimard, 2000), Christian Garcin continue d’arpenter la Chine. Cette fois, il le fait dans une forme qui lui convient mieux : celle des proses courtes et léchées qu’il pratique depuis Vidas (Gallimard, 1993). Les textes d’Itinéraire chinois tracent la carte d’un continent aussi intime et mythique que réel et trivial. La Chine est d’abord le lieu où, pour l’écrivain, « l’adéquation entre moi et moi serait enfin trouvée, et atteinte cette conscience aiguë, plus haute -mais illusoire sans doute - du monde ». Voyager avec...