auteur John le Carré
Ouvrages chroniqués
L' Espion qui aimait les livres
de
John le Carré
2022
« Pourquoi ce texte était-il resté dans son tiroir de bureau ? » demande son fils dans une pudique postface : voilà le nouveau John le Carré, merveille d’adresse et d’humanité.
Ce n’est donc pas son « dernier » livre, qu’il aurait achevé juste avant sa mort survenue en 2020, mais un roman écrit il y a environ dix ans, et qui n’avait pas encore passé le stade des épreuves. L’Espion qui aimait les livres, titre conçu pour le marché français, est sans doute vendeur, mais d’une astuce un peu convenue, entre clin d’œil à James Bond ou à l’auteur lui-même. Silverview, dans la version originale, peut renfermer une signification plus profonde : des germanistes (dont était le Carré) pourraient y reconnaître le nom de la villa (Silberblick) où Nietzsche passa ses...
Retour de service
de
John le Carré
2020
Avec Retour de service, l’art de John le Carré semble trouver un magnifique point d’accomplissement moral.
Le narrateur c’est Nat, autrement dit « l’Anglais typique », où se combinent le goût du protocole et quelques aberrations. Des remontées mécaniques près de Megève, un idéal européen dont l’Allemagne serait le centre, une nurse originaire de la Volga, un père qui renvoyait le volant « dans le jardin de Neuilly en utilisant la corde à linge comme filet, avec un gobelet de scotch en acajou dans sa main libre », et depuis vingt-cinq ans employé aux services secrets mécaniques, le Bureau, à déployer « l’art de mentir pour son pays ». Il entre donc ici quelques éléments notoires de John le...
Un homme très recherché
de
John le Carré
2009
John Le Carré met en scène le gâchis du monde présent, dans un roman sans défaut et très âcre.
La Cornouaille romantique et sauvage abrite un maintenant vénérable monsieur, aux allures de grand-père popote, qui dédie d’ailleurs son dernier ouvrage à ses petits-enfants « nés et à naître ». La vingt et unième histoire de John le Carré n’est pourtant pas destinée à faire rire les enfants, mais plutôt à leur glacer les sangs.
Le Carré fut lui-même, dit-on, espion au service de l’Angleterre. Ses romans, dans des temps antérieurs, ont fait chou gras de la guerre froide : entre l’est et l’ouest, des transfuges, des affaires de famille, des agents doubles, des traîtres tout court, et un...