auteur Jacques Rancière
A propos
La pensée partagée
Fidèle sans reniement mais sans aveuglement à la « Pensée 68 », le philosophe Jacques Rancière poursuit son exploration des chemins de l’émancipation.
Serait-ce un mirage né du désarroi des diverses crises traversées ou bien plutôt un vent salubre qui vient rafraîchir nos tempes ? Depuis quelques mois se font entendre des voix naguère exilées sur quelques campus américains : après Derrida, Badiou et Rancière, par exemple, conquièrent enfin un auditoire attentif. Écoutons donc aujourd’hui Jacques Rancière, « maître ignorant », pédagogue qui ne s’autorise aucune position de surplomb, chercheur et non maître-penseur. Ces deux ouvrages composent une sorte d’autobiographie fragmentaire, témoignant d’une fidélité à soi et d’une obstination...
Ouvrages chroniqués
Les Ecarts du cinéma
de
Jacques Rancière
2011
Amoureux du cinéma et ennemi des déterminismes, Jacques Rancière propose une (re)lecture de quelques œuvres figurant à son panthéon.
L’œuvre du philosophe Jacques Rancière est une invitation constante à refuser l’ordre des choses, à faire un pas de côté pour repenser notre inscription dans le monde. Elle refuse les cloisonnements traditionnels entre intime et collectif, connaissance et ignorance, sagesse des experts et déraison du peuple. Formé par l’enseignement du philosophe marxiste Louis Althusser, il a très tôt engagé sa réflexion autour des mouvements d’émancipation notamment dans le domaine de la culture et de l’accès aux savoirs.
Le cinéma, art par essence populaire, lui a permis d’élargir son champ...
Les Bords de la fiction
de
Jacques Rancière
2017
Poursuivant son enquête sur le « partage du sensible », Jacques Rancière explore les voies et voix de la littérature, et le savoir profond qu’elle délivre.
Qu’est-ce au juste que ce curieux récit, Les Anneaux de Saturne de Sebald, qui se donne comme un compte-rendu de voyage en même temps qu’une enquête historique sur certains vestiges du progrès et de la destruction ? Une « topographie de la mémoire qui est aussi bien une topographie de la fiction » ? Que perçoit Baudelaire dans ces « yeux des pauvres » qui, dans le poème du Spleen de Paris, fixent avec fascination les merveilles neuves et inaccessibles des grands boulevards haussmanniens ? Le « simple malheur d’une vie qui n’est rien » ? Comment définir ce « moment quelconque » qui peu...
La Haine de la démocratie
de
Jacques Rancière
2005
Untel stigmatise « l’école malade de l’égalité » ; celui-ci lie sans rire « nazisme, démocratie, modernité et génocide » ; cet autre vient à pleurer le « meurtre du pasteur »… Benny Levy, Alain Finkielkraut, Jean-Claude Milner, etc : soit une opinion intellectuelle dominante, si prompte à juger le peuple imbécile, catastrophique, quand il n’est pas tout simplement immature le peuple, ses criailleries et ses soulèvements, sa démocratie. Ce sont les différents visages de la « haine » de cette démocratie que Jacques Rancière décrit ici subtilement. Le mépris est certes aussi ancien que la...
Le Maître ignorant
de
Jacques Rancière
2004
Brillant, le philosophe Jacques Rancière extrait tout le miel d’une expérience pédagogique oubliée.
1818 : cela fait quelques années que Joseph Jacotot poursuit une carrière sans tache ni fracas à l’université de Dijon, où il enseigne la rhétorique. Le voilà exilé au moment de la Restauration ; qu’à cela ne tienne, le vertueux professeur peut compter sur la légendaire et belge hospitalité de Louvain, où l’université lui propose gracieusement une chaire de lecteur. Sans savoir qu’elle se prépare à y installer un expérimentateur insensé, qui d’ailleurs l’ignore tout autant qu’elle. Il faut croire que les leçons de Jacotot présentent un attrait suffisant pour que s’y pressent les...
Le Destin des images
de
Jacques Rancière
2003
« Le moderne dédaigne d’imaginer » disait Mallarmé. Après le retour contemporain des images, Alain Rancière s’attache à penser celles-ci dans une perspective de libération politique ou poétique.
À la fin de son livre de réflexion sur le statut de l’image aujourd’hui, et la différence de ses fonctions dans le champ artistique, Jacques Rancière se demande s’il y a de l’irreprésentable. Ou plutôt, il se demande : « À quelles conditions peut-on donner à cet irreprésentable une figure conceptuelle spécifique ? » Introduisant cette question à partir de la notion de représentation comme régime de pensée de l’art, il prend notamment l’exemple de l’Œdipe-roi de Sophocle, dont l’irreprésentabilité posa question à Corneille lors de l’écriture de sa propre pièce, sur au moins trois...