auteur David Lopez
A propos
Libérer la voix
La quête de l’écriture, chez David Lopez, est d’abord une conquête de la liberté. Sabrer les injonctions, condamner les préjugés, et éradiquer les complexes : pour s’accorder une place à soi. L’auteur de Fief publie son deuxième roman, Vivance.
Et s’il était en train de se passer quelque chose dans la littérature française que les universitaires plus tard, si la Terre tourne encore, nommeront d’un nom qui renverrait à l’idée d’une nouvelle voie ? On voit depuis une poignée d’années émerger de jeunes auteurs qui ont su désacraliser le temple de la littérature pour s’autoriser à y faire entendre des voix que jusqu’alors on ne percevait au mieux que mal imitées quand elles n’étaient pas singées, caricaturées avec une syntaxe puisée dans la corbeille des préjugés au lieu d’être saisie parfaitement dans son rythme, sa tessiture, sa...
Sur la route
Dans une tonalité très différente de Fief, le deuxième roman de David Lopez retrouve les motifs du premier. Le signe qu’une œuvre se construit avec justesse et sincérité.
Ce n’est pas le Jonas de Fief qui nous parle. À moins qu’en cinq ans, il en ait prix douze. Le narrateur approche la quarantaine, comme l’auteur. Il vit seul depuis que Renata l’a quitté. Enfin seul, pas tout à fait, il y a Cassius, son vieux chat : « Il n’est pas tout neuf, il a fait sa vie. (…) Il n’en a plus pour longtemps. J’ai beau le savoir je fais en sorte de ne pas toujours m’en...
Dans l’aspiration du texte
Un regard attentif et une ouverture à ce qui advient : il n’en faut pas plus à David Lopez pour produire une matière textuelle qu’il retravaille sans cesse, à l’écoute de ce que les phrases font apparaître d’épiphanique et de juste.
Dans les festivals littéraires où le succès de Fief l’a conduit durant quelques années, le bonhomme détonne. Yeux rieurs, gueule d’ange à l’innocence cramée depuis lurette, David Lopez n’emprunte guère à la syntaxe convenue du discours policé. On l’a vu, vêtu d’une veste de survêtement, bagouses aux doigts, dans une salle comble du festival Meeting à Saint-Nazaire évoquer en 2019 son...
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Ouvrage chroniqué
Fief
de
David Lopez
2017
Avec Fief, un premier roman très maîtrisé, David Lopez pose la question de l’appartenance et de l’enfermement.
Ce n’est ni tout à fait la banlieue ni tout à fait la campagne, juste une petite ville de la France dite périurbaine, comme tant d’autres. Une bande de jeunes gars zone entre les pavillons. Copains d’enfance et de quartier, à présent dans la vingtaine, ils s’emmerdent avec virtuosité : « L’ennui c’est de la gestion. Ça se construit. Ça se stimule. Il faut un certain sens de la mesure. On a trouvé la parade, on s’amuse à se faire chier ». Entre fumette intensive, palabres interminables et parties de cartes à rallonges, le temps s’immobilise, le territoire se resserre, rétrécit et finit par...