auteur Claude Simon
A propos
Ouvert pour travaux
Claude Simon a quitté, en juillet 2005, ce monde qu’il avait exploré, à travers les méandres d’un siècle chaotique. Malgré le prix Nobel qui lui fut décerné en 1985, il demeure pour beaucoup en partie méconnu. Le volume d’« Œuvres » que la Pléiade fait paraître nous invite à entrer dans l’aventure toujours renouvelée d’une écriture en mouvement.
Il a 27 ans. Il échappe à la mort dans une embuscade près de la Meuse, le lendemain il est fait prisonnier et est envoyé dans un stalag. Il a 12 ans. Sa mère meurt, il est désormais orphelin, son père ayant été tué sur le front, près de la Meuse, un an après sa naissance. Il a 72 ans. On lui décerne le prix Nobel, pour une œuvre dans laquelle « la cruauté, la violence et l’absurde sont partout présents, ainsi qu’une compassion douloureuse ». En 1960, il fait paraître La Route des Flandres, on y trouve le récit d’une embuscade à laquelle échappe un jeune officier de cavalerie. Quelques...
Bibliographie
Aux Éditions de Minuit
* Le Vent (1957)
* L’Herbe (1958 ; « double » 1986)
* La Route des Flandres (1960 ; « double » 1982)
* Le Palace (1962)
* Histoire (1967)
* La Bataille de Pharsale (1969)
* Les Corps conducteurs (1971)
* Triptyque (1973)
* Leçon de choses (1975)
* Les Géorgiques (1981 ; « double » 2006)
* La Chevelure de Bérénice (1983)
* Discours de Stockholm (1986)
*...
En quoi la lecture de Claude Simon a-t-elle changé votre vision de la littérature ?
> arno bertina
Peut-être ma découverte de l’œuvre de Claude Simon n’a-t-elle pas changé ma conception de la littérature en ce sens que je n’en avais pas une idée arrêtée au moment où j’ai commencé à le lire et j’espère que ce n’est toujours pas le cas. Je n’ai pas de conception de la littérature et sans doute dois-je cela à Claude Simon, ou à la littérature elle-même. Je lui dois, oui, une...
avril 2006
Le Matricule des Anges n°72
Pages
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Ouvrages chroniqués
Scénario de Route des Flandres
de
Claude Simon
2023
C’est avec une méticulosité remarquable que les éditions du Chemin de fer poursuivent la publication d’inédits de Claude Simon. Après Le Cheval, court récit puissant publié dans Les Lettres nouvelles de Maurice Nadeau en 1958 et La Séparation, pièce de théâtre où l’on assistait à l’affrontement nocturne de deux couples, c’est à une nouvelle expérience de lecture, passionnante, que nous sommes conviés. Ces pages contiennent en effet le scénario de La Route des Flandres, écrit par Simon lui-même, dès 1961, un an après la parution du roman. Il est découpé en 263 plans, de longueur et de...
La Séparation
de
Claude Simon
2019
Durant une nuit d’été, deux couples s’affrontent, l’un survit, l’autre éclate : l’unique pièce de Claude Simon scrute la décomposition de l’amour.
On ne peut s’empêcher de soupçonner, lorsque réapparaissent des inédits d’écrivains reconnus, la tentative de faire passer pour des textes significatifs quelques fonds de tiroir ou, pire encore, des pages que l’auteur lui-même aurait préféré voir disparaître. En l’occurrence, c’est une œuvre à part entière, riche et surprenante, que les éditions du Chemin de fer nous permettent d’ajouter au corpus déjà profus de Claude Simon. Comme ce fut déjà le cas naguère avec Le Cheval, le livre lui-même est une réussite : couverture, typographie, riche postface de Mireille Calle-Gruber, biographe et...
Le Cheval
de
Claude Simon
2015
Nous regardions le cheval toujours étendu sur le flanc. On lui avait jeté une couverture dessus et seules dépassaient ses pattes d’insecte, son cou terriblement long au bout duquel pendait la tête qu’il n’avait même plus la force de soulever, osseuse, trop grosse, avec ses méplats, son poil mouillé, ses longues dents jaunes que découvrait un retroussis des lèvres. Seul l’œil semblait vivre encore, énorme, douloureux, terrible, et reflétés par la surface luisante et bombée, je pouvais nous voir, nos trois silhouettes déformées en demi-cercle, se détachant sur le fond lumineux de la porte...
Archipel (suivi de) Nord
de
Claude Simon
2009
Squelettes emmêlés couchés parmi les vivants avec leurs fantastiques racines comme de couronnes de poignards leurs membres tordus convulsifs gris argent je marchai sur le silence de lichen le silence de sable (on dit qu’il existe ainsi des cimetières de baleines étendues d’ossements) ceux abattus par les dernières tempêtes encore intacts durs d’autres s’effritaient lorsque je mettais le pied dessus s’écrasaient d’autres encore n’étaient plus que de vagues renflements du sol déjà recouverts des mêmes lichens… « Une fois de plus, la magie opère, cette sorte d’ensorcellement des mots et du...